Le jeudi 2 mai, la comédienne Judith Godrèche était invitée à l'Assemblée nationale. En sa présence, les députés ont voté à l'unanimité pour la création d'une commission d'enquête sur les "abus et violences" dans le cinéma, l'audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité.
"Chère Judith, si les autres ne vous ont pas entendue, nous députés, nous vous avons entendue. Aujourd'hui, nous allons faire mieux que vous écouter, nous allons agir, parce qu'il y a urgence. Il est temps d'arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs", ont scandé les représentants du gouvernement.
Le combat continue
L'actrice avait formulé cette demande au mois de mars et la décision vient donc d'être rendue par le gouvernement. Après son discours puissant aux César 2024, Judith Godrèche continue son combat contre les violences sexuelles.
"C'est très émouvant d'entendre tous ces discours. Cette force qui est donnée, dans ce lieu où est votée la loi, à la parole de toutes les techniciennes, les jeunes actrices ou acteurs qui ont été abusés."
"J'avais le sentiment qu'à travers ce moment-là, ces gens-là étaient entendus et pouvaient se dire que ce sera plus simple de parler, qu'on sera plus écouté", a déclaré la comédienne depuis les tribunes de l'Assemblée nationale.
L'actrice souhaite que cette commission parlementaire ait comme effet la libération de la parole, avec notamment un lieu où les victimes peuvent venir "témoigner anonymement, puisqu'elles ont peur".
Selon l'artiste, il faut également un lieu qui "force des personnes à répondre à des questions sous serment et en étant filmées." Judith Godrèche a aussi souligné le fait qu'elle était consciente que l'enceinte politique ne devait pas se substituer à un tribunal.
Libérer la parole
Toutefois, la comédienne espère que "cette commission, tenue dans un lieu à la symbolique forte, à un endroit du gouvernement de la France, encouragera une présence d'autorité qui, peut-être, créera des précédents, et que certaines personnes qui pensaient pouvoir slalomer ou négocier avec la loi, se disent : Ce n'est pas si simple."
Judith Godrèche se dit désormais "définitivement exclue du cinéma français. Quelqu'un m'a même dit récemment 'tu es radioactive', comme si je m'inscrivais à un endroit qui était un endroit dangereux. Que j'étais dangereuse".
"La seule chose qui est importante pour moi, c'est de donner à ces 6 000 témoignages reçus un endroit qui puisse leur rendre hommage." Par ailleurs, l'actrice travaille depuis à la mise en scène d'un court-métrage intitulé Moi aussi.