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    Final Fantasy VII Rebirth : une renaissance majuscule pour un jeu légendaire
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Trois ans et demi après la sortie du remake de "Final Fantasy VII", sa suite sort enfin, toute aussi splendide. Être capable de s'adresser à tous à sans pour autant trahir les fans de la première heure : le défi est relevé avec brio par Square Enix.

    Si les bataillons de millions de fans de la licence Final Fantasy n'ont pas vraiment attendu que tombent les premiers avis sur Final Fantasy VII Rebirth, il n'est pas inutile de faire une salutaire piqûre de rappel pour les nombreux profanes qui n'entretiennent qu'un rapport lointain, voire inexistant, avec cette licence iconique.

    Un monument du jeu vidéo

    C'est peu dire que Final Fantasy VII, édité par Square Enix, a durablement marqué ceux et celles qui y ont joué pour la première fois en 1997. Episode le plus emblématique de la franchise sorti en 1997 sur la première Playstation, vendu à 11 millions d'exemplaires, Final Fantasy VII est souvent considéré comme le jeu de rôle le plus marquant de la console, non seulement pour ses personnages attachants, mais aussi pour la révolution technique qu'il représenta à l'époque.

    Outre le fait d'avoir été le premier jeu de la série à offrir de la 3D, ce fut avec cet épisode que toute une génération de joueurs a découvert la saga des Final Fantasy, alors totalement inconnue (par le grand public) en Europe.

    Un épisode iconique, sur lequel l'éditeur n'a pas évidemment pas hésité à capitaliser. Trois épisodes Spin-off virent le jour, ainsi que deux films d'animation, Final Fantasy VII : Last Order et Final Fantasy VII : Advent Children. Sans compter de mini-jeux inspirés de Final Fantasy VII et des adaptations sur smartphones.

    "C'est une véritable reconstruction"

    Annoncé lors de l'édition 2015 de l'E3, avec une vidéo plutôt évasive d'ailleurs, ce projet de vrai remake, longtemps attendu par les amoureux transis de la licence, avait carrément suscité une standing-ovation dans l'assistance.

    C'est que Square Enix a longtemps écarté l'hypothèse d'un véritable remake de FF7. Depuis, le projet était suivi comme le lait sur le feu par les fans. Après un léger report, Final Fantasy VII Remake est sorti en avril 2020.

    On imagine sans peine combien les développeurs ont dû s’arracher les cheveux, tant il a dû être complexe de transformer la recette de FF VII pour en faire un Remake d’importance. Et pourtant, le pari était parfaitement réussi.

    Square Enix

    "Nous voulons offrir la meilleure expérience possible pour un titre iconique, et même offrir un titre encore plus grand que le jeu de 1997, et qui va plus loin. C'est une véritable reconstruction" rappelait d'ailleurs le Creative Director du jeu, Yoshinori Kitase.

    Un projet tellement ambitieux que les développeurs ont fait le choix -judicieux- de fractionner l'aventure, avec des épisodes capables de fonctionner de manière autonome, en Stand Alone. Même si, bien entendu, il n'y aurait guère de sens à jeter son dévolu sur ce second chapitre qu'est Final Fantasy VII Rebirth sans avoir au préalable fait Final Fantasy VII Remake. Un fractionnement qui a aussi nécessité ça et là un remaniement sensible du récit, pour ne pas faire de coupe franche.

    En voici la bande-annonce...

    Des environnements hypnotiques

    Dans FF7, pour rappel, le monde est sous le contrôle de la Shinra, une compagnie hégémonique qui produit de l'énergie en exploitant la "mako", l'énergie vitale de la planète. Cependant, à Midgar, la mégalopole où siège la compagnie, des résistants d'un groupe appelé Avalanche se battent pour arrêter la Shinra.

    Pour les aider dans leur mission, ils ont engagé les services de Cloud Strife, un mercenaire ancien membre des SOLDATs, les troupes d'élite de la Shinra, qui ne se doute pas encore des terribles conséquences de ce combat...

    Alors que FF VII Remake était centré sur les (més)aventures de Cloud et ses compagnons dans Midgar, FF VII Rebirth étend grandement son univers puisqu'il est désormais question de parcourir des très vastes régions ouvertes, alternant avec des environnements plus resserrés et davantage propice à une progression linéaire.

    Square Enix

    Là encore, on est sidéré devant le travail visuel abattu par les équipes emmenées par Naoki Hamaguchi et Yoshinori Kitase, le producteur du jeu. De la petite ville de Kalm adossée à flanc de roche, sorte de Venise en miniature avec ses canaux, à la végétation luxuriante de la région de Corel avec sa station balnéaire huppée de Costa Del Sol; en passant par la région aride de Cosmo et ses fascinants paysages de canyons lunaires, ou celle de Junon et sa population survivant au milieu de décombres noyées par la pollution. C'est absolument sublime.

    Une merveilleuse invitation au voyage et souvent à la contemplation, qui constitue autant de respirations bienvenues dans un récit qui est teinté d'une vraie noirceur. Aucun autre jeu n'est capable de transporter les joueurs et les joueuses dans des univers aussi diamétralement opposés, mélangeant autant d'influences et de situations toutes plus anachroniques et loufoques les unes que les autres.

    Un fourre-tout qui pourrait être sans queue ni tête chez la concurrence, mais qui est dans ce FF VII Rebirth - et plus largement dans la licence FF- aussi savoureux qu'une madeleine de Proust de notre enfance.

    Synchronisation de combat

    Les affrontements restent évidemment majeurs dans cet opus. Ils mélangent intelligemment actions intenses et pauses rapides, afin de lancer des sorts grâce aux fameux matérias, des pierres magiques emblématiques de la série qui feront la différence dans la plupart des combats de boss.

    Nous vous recommandons d’ailleurs d’apprendre à les utiliser au plus tôt si vous ne voulez pas refaire plusieurs fois certains affrontements d’importance, et placer ces matérias intelligemment dans l'équipement de votre groupe de personnages.

    Par ailleurs, le jeu offre une nouvelle possibilité durant les affrontements, baptisée "synchronisation au combat". Utiliser certaines compétences remplit une jauge de synchronisation des personnages. Elle leur permet d'utiliser des compétences synchronisées; soit de puissantes attaques où deux personnages unissent leurs forces.

    Square Enix

    Non seulement elles infligent d'importants dégâts, mais elles peuvent également accorder des effets bénéfiques uniques et puissants. Voire même renverser le cours d'un combat corsé. A utiliser à bon escient donc.

    Au final, le subtil équilibre entre jeu de rôle, stratégie et action est trouvé, et si la caméra se révèle confuse en de rares occasions, l’une des plus grandes réussites de FF VII Remake et ce Rebirth se trouve bien dans ses rixes qui mêlent adroitement le tour par tour d’antan et l’action continue devenue presque indispensable des jeux d’aujourd’hui.

    Le mot de la fin

    Dans ce récit de science-fiction où la magie et la spiritualité jouent un rôle prépondérant; où la planète, nommée Gaïa, est une entité vivante tandis que la Rivière de la Vie, -là où les âmes des êtres vivants fusionnent- y est l'équivalent de son sang, cet opus Final Fantasy se pare de vraies considérations écologiques, dont la résonnance, 27 ans après sa sortie, n'en est que plus grande.

    Martyrisée et exploitée sans vergogne par des entités à la voracité sans limite, Gaïa est aussi capable dans un geste de survie de déchaîner ses forces vengeresses pour tenter de contrer ceux qui veulent la vampiriser et la laisser exsangue.

    S'il n'est pas exempt de tout reproche (trop de mini jeux par exemple), cet opus Final Fantasy VII reste bien une superbe renaissance, parfois très émouvante, nimbée par une fabuleuse bande-son qui sait se faire plus d'une fois élégiaque. Comme une parenthèse enchantée dont on voudrait qu'elle soit sans fin.

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