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    Les Chèvres avec Dany Boon : les procès d'animaux ont-ils vraiment existé ?
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    "Les Chèvres", comédie interprétée par Dany Boon, Jérôme Commandeur et Claire Chust, met en scène un procès totalement loufoque, celui d'une chèvre au XVIIème siècle. Ce type d'affaire judiciaire a-t-il réellement existé ? On vous répond !

    Le 21 février, Fred Cavayé nous proposera sa nouvelle réalisation, Les Chèvres ! Après le drame Adieu Monsieur Haffmann, qui avait rassemblé 700 000 spectateurs en 2022, le metteur en scène se tourne vers la comédie et s'offre les services de Dany Boon et Jérôme Commandeur.

    L'histoire nous entraîne au 17ème siècle ! Maître Pompignac, risée du barreau, pense avoir trouvé l’affaire de sa vie : défendre la jeune et innocente Josette, accusée à tort du meurtre d’un maréchal… Mais c’était sans compter sur son adversaire, le redoutable et réputé Maître Valvert, et surtout sur Josette, qui s’avère n’être autre… qu’une chèvre !

    Les Chèvres !
    Les Chèvres !
    Sortie : 21 février 2024 | 1h 40min
    De Fred Cavayé
    Avec Dany Boon, Jérôme Commandeur, Claire Chust
    Spectateurs
    2,3

    Des procès d'animaux, vérité historique ou récit totalement inventé ?

    Bien que le point de départ des Chèvres semble complètement loufoque, il se base sur une vérité historique vérifiée ! Au 17ème siècle, des animaux pouvaient bel et bien être poursuivis en justice. Fred Cavayé s'est arrangé avec la réalité pour les besoins de sa comédie. La petite phrase d'accroche du film annonce d'ailleurs la couleur : "D’après une histoire vraie... ou presque".

    "À une époque, on pouvait en France faire des procès aux animaux, tout ça dans un tribunal avec avocats, juges, jurés… Et s’ils étaient reconnus coupables, ils étaient condamnés aux mêmes sentences que les humains : Pendaison, écartèlement, empalement", explique Fred Cavayé.

    "Ce qui est incroyable, c’est que les propriétaires des animaux étaient eux aussi jugés et risquaient tout autant la mort. On a vu des gens pendus aux côtés de leur animal !", précise le réalisateur. Les procès d'animaux ont été chose commune en Europe pendant très longtemps, comme l'explique France Culture :

    "Cochons dévoreurs de nouveaux-nés condamnés à l'étranglement, sangsues sommées par la justice de ne plus s'en prendre aux poissons... Pendant près d'un millénaire en Europe, les bêtes de ferme et autres insectes nuisibles pouvaient être envoyés devant des tribunaux, et jugés à l'aide de toute une rhétorique constituée de citations latines et d'allusions prétendument historiques", souligne le média.

    Pathé

    Des animaux à l'échafaud !

    "Excommunications, exorcismes publics, condamnations à mort, jugements par contumace... ces histoires nous semblent aujourd'hui tellement stupéfiantes, qu'elles sont longtemps passées pour être imaginaires. Il est à noter que 90 % des animaux conduits devant la justice en Europe entre le XIIIe et le XVIIe siècle sont des cochons (trente-cinq affaires de cochons sont répertoriées dans les archives)."

    "Je pense qu’on retrouve là une espèce de projection anthropomorphique sur cet animal en particulier. Mais la raison est aussi peut être plus pragmatique... ces animaux vagabondant aussi bien à la campagne qu'en ville, occasionnent de nombreux accidents. Ils pillent les boutiques, dévastent des jardins, renversent des enfants, parfois commencent à dévorer un nouveau-né", explique l'historien Michel Rousseau.

    Animal, par delà bien et mal

    "On les conduit donc au tribunal avec l’idée que ce sont des êtres responsables, peut-être capables de comprendre ce qu’est le bien et le mal, on leur donne un avocat, on paye un gardien le temps du procès, il faut les surveiller et les nourrir", indique-t-il.

    L'historien nous apprend également que les procès se déroulaient devant la seule justice civile : "celle des baillages, des conseils de villes, des mailleurs, des échevins, ou celle des seigneuries ou même des parlements. Cette justice criminelle disposait d’une prison. L’animal qui s’était livré à des coups et blessures envers des humains était emprisonné et devenait le voisin de quelques brigands arrêtés."

    Par ailleurs, de nos jours, il arrive encore que certains animaux soient accusés et condamnés. En 2003, le conseil des anciens du village turc d'Akpınar, a condamné à mort un âne au comportement agressif. Plus récemment, en Inde, un pigeon a été soupçonné d'être un espion à la solde de la Chine. Le volatile a été relâché après avoir passé 8 mois en détention.

    De cette réalité historique pour le moins cocasse, Fred Cavayé a tiré une comédie ambitieuse, notamment en termes de décors et de costumes. Le long-métrage débarque en salles le 21 février.

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