De quoi ça parle ? Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre. Les habitants découvriront-ils le tueur et survivront-ils à la fête... ou deviendront-ils les invités de son dîner de Thanksgiving complètement tordu ?
Un film né d'une fausse bande-annonce
Avant d'être un film, Thanksgiving : la semaine de l'horreur a été une fausse bande-annonce réalisée par Eli Roth dans le cadre du double-programme Grindhouse de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, composé de Planète Terreur et Boulevard de la mort. Ce projet était un hommage aux systèmes d'exploitation Grindhouse, ces salles de cinéma qui projetaient des doubles programmes déjantés, mêlant violence et érotisme, entrecoupés de bandes annonces. Fidèles au concept, les deux longs-métrages étaient donc accompagnés de fausses bandes annonces, réalisées par des adeptes du genre. Outre Eli Roth, Rob Zombie et Edgar Wright ont eux aussi signé de fausses bandes-annonces.
Lorsqu'il a été sollicité, Eli Roth a tout de suite su ce qu'il voulait faire. Dans sa jeunesse et son adolescence, lui et son ami Jeff Rendell étaient des cinéphages qui visionnaient toutes les VHS horrifiques possibles et imaginables. Et un sous-genre particulier les intéressait, comme s'en souvient Roth : "Nous avons atteint l'âge de la majorité au début des années 80, qui était l'âge d'or des slashers de vacances. Black Christmas, Halloween, Meurtres à la St Valentin, Week-end de terreur [qui se déroule le 1er avril, ndlr], New Year’s Evil... Lorsque nous avons vu Douce nuit, sanglante nuit, nous avons applaudi à tout rompre tandis que le Père Noël tueur criait "PUNISH !" (punition). Pour nous, c'était le cinéma à son apogée".
Une période non exploitée par le cinéma d'horreur
Natif de Newton, dans le Massachusetts, Eli Roth s'est aperçu qu'Hollywood n'avait jamais réalisé de film d'horreur se situant durant Thanksgiving : "Il est impossible de sous-estimer l'importance de Thanksgiving dans le Massachusetts. Tous les groupes scolaires se rendent à Plimoth Patuxet pour cette fête [musée qui retrace la vie des colons de Plymouth, qui devinrent par la suite les Pères pèlerins, ndlr]."
Avec la fausse bande-annonce de Thanksgiving, le réalisateur a vu l'opportunité de créer le film d'horreur que Hollywood avait oublié de réaliser. Il l'a écrit avec son ami Jeff Rendell et a pu profiter des acteurs, des décors et des maquillages de Hostel - Chapitre II, dont il terminait alors le tournage, pour mettre en boîte le faux trailer.
Des fans qui en redemandent
Une fois la fausse-bande annonce de Thanksgiving sortie, Eli Roth pensait s'arrêter là. C'était sans compter l'enthousiasme du public, qui n'a eu de cesse de lui en parler et de réclamer un vrai film Thanksgiving. Mais un problème persistait : il n'avait pas de scénario, la bande-annonce n'était qu'un enchaînement de meurtres. "Nous savions que nous devions faire de Thanksgiving un véritable film d'horreur, un film qui existerait que vous ayez vu la bande-annonce ou non", confie Roth. Il était clair qu'il n'y avait aucun moyen de faire fonctionner les séquences emblématiques du trailer dans un vrai film, il fallait donc changer d'approche.
"Nous sommes partis du principe que Thanksgiving 1980 était le film dont était tirée la bande-annonce de Grindhouse, et qu'il avait été si choquant que toutes les copies avaient été détruites et que le seul élément qui avait survécu était la bande-annonce", explique le réalisateur. "Le nouveau film que nous faisions serait le reboot de ce film, en repartant de zéro, mais en sélectionnant des éléments dont nous savions qu'ils fonctionneraient dans l'histoire que nous racontions aujourd'hui".
Au cours des nombreuses années d'écriture et de réécriture, Roth explique que ce sont les sites de fans qui ont maintenu le projet en vie : "Je dois les en remercier : ils nous ont permis de tenir le coup lorsque nous étions épuisés ou que nous n'arrivions pas à nous en sortir".
Harder, Better, Bloodier, Stronger
Eli Roth s'est mis la pression pour que son film soit à la hauteur de l'attente, et surpasse la fausse bande-annonce d'origine. Très tôt, il a discuté du projet avec Adrien Morot, un spécialiste des prothèses Oscarisé pour son travail sur The Whale. Une des raisons qui a poussé Roth à solliciter Morot était leur amour commun pour les effets spéciaux pratiques, réalisés sur le plateau et non en numérique. "Son savoir-faire est inégalé. Adrien et sa femme Kathy ont fabriqué les têtes et les parties du corps les plus incroyablement réalistes et les plus belles que j'aie jamais vues. Elles étaient tellement belles ! Mais bien sûr, quelle que soit la beauté de la fausse tête, il faut l'écraser avec un attendrisseur de viande", plaisante le réalisateur.
Il ajoute : "Chaque fois que vous réalisez un film d'horreur, vous avez une chance d'entrer dans le panthéon des grands de l'horreur. L'occasion est là si vous la saisissez. C'est pourquoi nous essayons de faire de chaque mort un véritable classique du genre. [...] J'ai une tolérance très, très, très élevée pour le gore au cinéma, alors si une scène me bouleverse, je sais qu'elle fonctionnera pour le grand public."
Une star de TikTok
Gabby, la meilleure amie de Jessica, est incarnée par Addison Rae, devenue une star outre-Atlantique grâce à TikTok, où elle est suivie par 88 millions de personnes. Elle cumule sur ses réseaux plus de 120 millions de followers. Elle est également apparue dans Il est trop bien sur Netflix, reboot du teen movie Elle est trop bien, et s'est lancée dans la chanson en 2023 avec la sortie d'un EP, sur lequel figure un duo avec la chanteuse Charli XCX.