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    Sound of Freedom : 7 questions pour comprendre la polémique qui accompagne la sortie du film au cinéma
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Succès surprise de l'été 2023 au box-office US, Sound of Freedom sort ce mercredi dans les salles françaises avec une note spectateurs inhabituelle et plusieurs polémiques dans l'air. AlloCiné vous propose un décryptage pour y voir plus clair.

    Après avoir été le succès surprise de l'été aux Etats-Unis (184 millions de dollars de recettes pour un budget de 14,6 millions de dollars), surpassant des blockbusters comme Fast X, Indiana Jones 5 ou Mission Impossible 7, Sound of Freedom débarque au cinéma en France ce 15 novembre après avoir suscité différentes controverses outre-Atlantique. Il est distribué dans l'hexagone par Saje Distribution, société spécialisée dans la diffusion de films d'inspiration chrétienne qui se défendait de tout prosélytisme à notre micro en 2019.

    Une répartition inhabituelle des notes spectateurs

    Sur AlloCiné, la sortie de Sound of Freedom est accompagnée par une répartition inhabituelle des notes qui nous interroge, et doit interroger tout spectateur et spectatrice. Ainsi, le long métrage bénéficie d'une majorité de notes 5 étoiles (56% au moment où nous écrivons ces lignes), soit une proportion inhabituelle par rapport aux autres films.

    Nous rappelons qu'AlloCiné n’utilise pas une moyenne arithmétique pour calculer la note d’un film mais un algorithme qui permet de rendre plus fiable la valeur de cette note. L’algorithme utilisé prend ainsi en compte de nombreux paramètres qui viennent pondérer la moyenne arithmétique, assimilés à un score de crédibilité. Chaque utilisateur dispose d'un score de crédibilité qui dépend de son activité sur le site.

    Toutes les notes sont prises en compte lors du calcul de la note finale, pondérées par le score de crédibilité de chacun des utilisateurs. Lorsqu’un film ou une série reçoit un nombre inhabituel de notes, AlloCiné dispose d’outils d’analyse et d’alerte.

    Face à cette notation inhabituelle, nous invitons chacun·e à la prudence, en vous faisant votre propre opinion sur le film. Et en prenant en compte le contexte de sa production, de sa sortie et de sa récupération politique, que nous détaillons ci-après.

    Sound of Freedom, ça raconte quoi ?

    Sound of Freedom est un thriller basé sur l'histoire vraie de Tim Ballard, ancien agent fédéral américain. Il est incarné par Jim Caviezel dans le film. Ce dernier se lance dans une opération de sauvetage au péril de sa vie, pour libérer des centaines d'enfants prisonniers de trafiquants sexuels.

    Sound of Freedom
    Sound of Freedom
    Sortie : 15 novembre 2023 | 2h 11min
    De Alejandro Monteverde
    Avec Jim Caviezel, Bill Camp, Cristal Aparicio
    Presse
    1,9
    Spectateurs
    4,1
    louer ou acheter

    Qui est le réalisateur ?

    Au départ, Sound of Freedom est une production indépendante initiée par le cinéaste mexicain Alejandro Monteverde. Ce dernier est surtout connu pour son travail de réalisateur, scénariste et producteur du drame romantique Bella (2006). Ce film a remporté le prix du public au Festival international du film de Toronto et le prix du public au Festival international du film Heartland.

    Alejandro Monteverde a commencé sa carrière de réalisateur avec le court métrage The Last Goodbye en 2004, qui a remporté le Crystal Heart Award au Festival international du film Heartland. Il a ensuite réalisé et écrit plusieurs autres oeuvres dont Little Boy en 2015.

    Les œuvres du metteur en scène de 46 ans sont connues pour l'importance qu'elles accordent à la famille et à la Foi. En plus de son travail cinématographique, Monteverde a également participé à des efforts philanthropiques, notamment en fondant l'organisation à but non lucratif Esperanza para los Niños (Espoir pour les enfants).

    Bestimage
    Alejandro Monteverde

    Genèse du projet

    En 2016, Monteverde découvre un documentaire à la télévision centré sur le trafic d'enfants. Ce qu'il y voit "secoue son âme", comme il l'a expliqué à notre micro. Il décide alors d'écrire un scénario pour mettre la lumière sur cette terrible réalité. "Pendant trois mois, j'ai rédigé un scénario qui était une fiction à 100%", explique le cinéaste. "Je savais que la traite d’êtres humains existait mais je ne connaissais pas la traite des enfants à des fins d'exploitation sexuelle."

    Après ce processus d'écriture, le cinéaste rencontre Tim Ballard. Ce dernier a officié pendant dix ans en tant qu’agent spécial pour le ministère de la sécurité intérieure, où il a été affecté à l’équipe spéciale chargée de la lutte contre la pédocriminalité sur Internet. Il a œuvré en tant qu’agent d’infiltration pour l’équipe américaine chargée de la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants.

    "Tim Ballard est un ancien agent fédéral qui a combattu les crimes contre les enfants. Je souhaitais qu'il m'apporte des informations à ce sujet. Mais quand je l'ai rencontré, il m'a raconté son histoire et je me suis dit que je devais m'inspirer de ça pour écrire mon scénario", indique Alejandro Monteverde.

    "Quand je montais le projet, qui a été très difficile à faire vu le thème, des investisseurs venus de tous les horizons ont misé dessus. Il y avait des agnostiques, des athées, des croyants, des gens de tous les bords politiques, il y en a même qui ne venaient pas des USA. Cela a formé un joli groupe de personnes qui se liaient pour un seul but, mettre en lumière la traite des enfants", se souvient le metteur en scène.

    Saje Distribution
    Jim Caviezel

    Après avoir réuni les fonds pour lancer la production via Fox International (une filiale de 20th Century Fox), le tournage se déroule durant l'année 2018. Le studio est censé distribuer le film dans la foulée. Mais un événement va tout faire basculer en mars 2019 : 20th Century Fox est racheté par Disney et de nombreux projets sont annulés ou mis au placard. C'est le cas de Sound of Freedom, qui n'est alors pas la priorité du studio.

    Rangée dans un tiroir, l'œuvre reste invisible pendant quelques années, durant lesquelles Alejandro Monteverde réalise un autre film : Cabrini. En 2023, Sound of Freedom est récupéré par une société de films indépendants, Angel Studios, dont le siège est basé en Utah.

    "Angel Studios a été fondée par quatre frères de confession mormone qui entendent proposer aux familles et aux enfants des programmes sans contenu explicite. À la fois distributeur et service de streaming, le mini-studio s'est fait remarquer en 2017 avec The Chosen, une série sur la vie de Jésus (diffusée en France sur C8, NDLR) qui a recueilli plus de 10 millions de dollars en financement participatif, le plus gros montant jamais atteint en crowdfunding pour une série télévisée", explique Le Point.

    Sous l'impulsion de la firme, Sound of Freedom sort au cinéma aux Etats-Unis le 4 juillet 2023, 5 ans après son tournage. "Produire et sortir un film indépendant aux États-Unis est toujours difficile. Angel Studios a un formidable palmarès au box-office avec ce type de longs-métrages. Ils ont mis en œuvre une stratégie de sortie en salles agressive et ambitieuse pour contrer les grands films hollywoodiens. C'était un risque, mais cela a fonctionné", a souligné à notre micro le directeur éditorial de BoxOffice Pro aux Etats-Unis, Daniel Loria.

    Polémique #1 - Des recettes à relativiser ?

    Très vite, Sound of Freedom atteint les sommets du box-office américain, battant des blockbusters estivaux très attendus comme Mission Impossible 7 ou Indiana Jones 5. Ce succès surprise attire l'attention des médias : comment un petit film indépendant peut parvenir à terrasser des mastodontes hollywoodiens. À titre d'exemple, en deux semaines d'exploitation, Sound of Freedom avait déjà totalité 85 millions de dollars de recettes.

    Selon CNN, le succès du long métrage serait à nuancer en raison de suspicions de salles vides dans certains cinémas américains. Angel Studios, producteur et distributeur de Sound of Freedom, aurait ainsi invité ses partisans à acheter en masse des billets pour le film avant sa sortie, dans le but les proposer gratuitement à des spectateurs à revenus modestes sur un site Internet prévu à cet effet. Ce système a pour nom "Pay it Forward".

    "Le distributeur assure que 9,5 millions de tickets ont ainsi été vendus… Avec un effet paradoxal constaté dans certains multiplexes américains : des séances de Sound of Freedom censées être complètes comptaient en fait de nombreux fauteuils vides, les places achetées et mises à disposition n’ayant pas trouvé preneurs", indique Télérama.

    De son côté, Adam Aron, PDG d'AMC, une des plus grandes chaînes de cinémas aux Etats-Unis, réfute ces affirmations selon lesquelles ses salles seraient vides :

    "Malheureusement, les théoriciens du complot sont très répandus en Amérique. Tant d'informations erronées sont diffusées. Plus d'un million de personnes ont vu Sound of Freedom dans les cinémas AMC. Plus que dans n'importe quelle autre chaîne de cinémas sur la planète. Pourtant, les gens prétendent faussement le contraire. C'est tellement bizarre", a-t-il déclaré sur X le 12 juillet 2023.

    Un porte-parole d'Angel Studios s'est exprimé au micro de CNN pour évoquer cette polémique liée aux billets. Pour la société, ce phénomène serait dû à la vente de tickets de groupe. "Par exemple, quand une entreprise achète un groupe de billets, il arrive que tous les membres ne se rendent pas à la séance ou ne se présentent pas à temps", a justifié le porte-parole.

    Pour les tickets individuels, Angel Studios utilise un système qui crée un code permettant à une autre personne d'obtenir un billet gratuit directement auprès des cinémas. Chaque personne qui échange un code s'engage à utiliser le billet. "Nous avons vérifié ce système et n'avons trouvé aucun signe d'abus", a souligné le porte-parole.

    Jeff Bock, analyste de la billetterie chez Exhibitor Relations, a indiqué qu'il serait utile d'avoir plus de transparence sur les accords passés par Angel Studios avec les cinémas afin d'avoir une idée plus précise des chiffres réels de la billetterie. Sans cela, il est difficile de savoir si les ventes de billets correspondent au public ou si certains cinémas sont vides.

    Le directeur éditorial de BoxOffice Pro aux Etats-Unis, Daniel Loria, nous a indiqué que ses équipes avaient interrogé plusieurs exploitants sur les rumeurs de salles vides. D'après lui, aucun d’entre eux n’a pu confirmer ce phénomène.

    "Au lieu de cela, les exploitants ont signalé de solides ventes de billets tout au long de l’été. Nous n'avons pu vérifier aucune des affirmations concernant les cinémas vides. Il est très facile de prendre une photo d'une salle vide un mardi à 14 heures, pour n'importe quel film. nous n'avons aucune raison de croire qu'il s'agissait d'un phénomène réel, sur la base de nos conversations avec les exploitants", a assuré Daniel Loria.

    À ce jour, Sound of Freedom a engrangé 184 millions de dollars de recettes sur le sol américain. Il est en 9e position des plus grands succès de l'année, devant Fast X, Mission Impossible 7 ou Indiana Jones 5. L'œuvre, sortie dans de nombreux autres pays, a rapporté en tout 243 millions de billets verts dans le monde.

    Polémique #2 - Conspirationnisme et complotisme

    Au-delà de la controverse concernant les tickets de cinéma, une autre polémique a accompagné le succès de Sound of Freedom : des accusations de complotisme. Si le film en lui-même ne véhicule aucune théorie du complot, son sujet sensible - le trafic d'enfants - en fait un étendard évident pour toute une sphère adepte du conspirationnisme.

    Tout d'abord, l'acteur principal, Jim Caviezel, ainsi que Tim Ballard, se sont eux-mêmes fait l'écho de certaines théories du complot liées à QAnon. "Selon ce mouvement, le 'mensonge central' implique qu’un 'groupe d’élites satanistes', à la tête d’un trafic d'enfants et d’un réseau de pédocriminalité, tente de prendre le contrôle de notre politique et de nos médias", explique Vanity Fair.

    "QAnon connaissait une montée en puissance au moment du tournage du film. Jim Caviezel adhère depuis quelques années aux théories de QAnon, et je suppose que c’est en partie à cause du tournage de ce film", souligne Mike Rothschild, auteur de The Storm Is Upon Us, ouvrage sur l'histoire de QAnon.

    Saje

    "Historiquement, dans le conspirationnisme, on postule que les Juifs et les élites mondiales sont en fait des élites pédocriminelles. QAnon utilise la pédocriminalité pour nourrir une haine envers les institutions démocratiques. Ce qui est intéressant, c’est que Sound of Freedom utilise une narration du type conspirationniste", soutient l'historienne Marie Peltier au micro de France Culture.

    "On y retrouve la logique du héros américain qui sait qu’on cache des choses, qui a une certaine expérience en la matière et qui va partir libérer ces enfants des griffes de personnes riches et puissantes. Ce personnage s’inscrit dans cette lignée qui justifie un soutien inconditionnel au nom de la lutte contre le mensonge", estime-t-elle.

    Le film a uni le public mais je ne m'attendais pas à ce qu'il suscite de telles attaques par la suite, cela a été une surprise totale pour moi.

    "Le film a uni le public mais je ne m'attendais pas à ce qu'il suscite de telles attaques par la suite, cela a été une surprise totale pour moi. Je voyais que le long-métrage était associé à des théories du complot qui n'existaient absolument pas quand j'ai écris le scénario. Certains avançaient que le film avait été financé par ces groupes conspirationnistes ; c'était ridicule, il suffisait juste de lire les crédits pour savoir qui l'a financé", se défend Alejandro Monteverde.

    De son côté, Daniel Loria rappelle que Sound of Freedom a été produit bien avant le phénomène QAnon. "Je crois que la popularité des messages QAnon – en particulier autour des allégations de trafic d'enfants – a été une des raisons du succès de ce film aux États-Unis. Mais cela n'englobe pas toute l’histoire de ce succès. L'oeuvre a également rencontré un grand succès en Amérique Latine, où il n'y a pas d'influence culturelle de QAnon comme aux Etats-Unis", a expliqué le directeur éditorial de BoxOffice Pro aux USA.

    Polémique #3 - La récupération politique

    Par ailleurs, une partie de l'Alt-right américaine récupère également le film pour en faire une sorte de porte-étendard. "Je n'aurais jamais imaginé que ce film puisse avoir des retombées politiques. J'ai vu le reportage sur la traite des enfants dans les médias grand public et je voulais que mon film puisse tous nous rassembler", explique Alejandro Monteverde.

    "ll faut se rendre compte que le mouvement QAnon a une composition 'mainstream' dans la société américaine. On ne parle pas seulement de quelques personnes radicalisées dans leur coin. C’est un groupe organisé avec plusieurs composantes sociales et socioculturelles", ajoute Marie Peltier.

    Par la suite, le cinéaste Alejandro Monteverde s'est désolidarisé des prises de position de Jim Caviezel et Tim Ballard. Pour lui, Sound of Freedom ne sert aucun bord politique et ne véhicule aucune théorie complotiste ; il n'a qu'une seule ambition, mettre en lumière le trafic d'enfants dans le monde.

    "Les partisans de QAnon sont persuadés qu’une guerre secrète oppose Trump aux élites démocrates de la finance, des médias et de Washington qui seraient à la tête de réseaux satanico-pédophiles et tortureraient des enfants pour leur soutirer de l'adrenochrome, une substance rajeunissante. Jim Caviezel a lui même repris ces accusations lors de sa tournée de promotion du film sur les médias pro-Trump, accusant notamment les agences de renseignement américaines de couvrir les réseaux pédophiles", soutient Télérama.

    Grâce au public, Sound of Freedom a battu des blockbusters comme Indiana Jones 5 ou Mission Impossible 7 et c'est devenu un phénomène mondial.

    D'après Alejandro Monteverde, "mettre des étiquettes sur les choses est une des pires choses qu'on puisse faire. Ça peut s'avérer très dangereux. Je ne comprends pas pourquoi les médias ont décidé de nous persécuter à ce moment-là et je croyais vraiment qu'ils avaient tué mon film et que c'était fichu. Je me suis donc mis à l'écart de ces polémiques pendant une semaine pour prendre du recul."

    "Mais le long-métrage a bénéficié d'un puissant bouche-à-oreille et a commencé à avoir le succès que l'on connaît. Avec le recul, je reconnais que ces attaques ont aussi aidé le film au box-office. Grâce au public, Sound of Freedom a battu des blockbusters comme Indiana Jones 5 ou Mission Impossible 7 et c'est devenu un phénomène mondial."

    Polémique #4 - Tim Ballard, une personnalité complexe et controversée

    La personnalité de Tim Ballard est également mise en cause pour son traitement sensationnaliste des opérations de sauvetages d'enfants. Ce dernier a fondé une ONG, Operation Underground Railroad (OUR), qui vient notamment en aide aux enfants victimes d'exploitation sexuelle.

    "Tim Ballard et OUR expliquent avoir mené plusieurs opérations de sauvetage d’enfants en Amérique latine ou en Ukraine. Des opérations musclées et médiatisées – des journalistes ont assisté en direct à certaines opérations – qui ont assuré la notoriété de l’organisation dans les milieux conservateurs américains", indique le média 20 Minutes.

    Devenu une sorte de héros américain, Tim Ballard et ses équipes sont connus aux Etats-Unis pour ces missions de sauvetages aux méthodes controversées. Selon Ballard, son ONG a sauvé "1 765 victimes et contribué à l’arrestation de près de 900 trafiquants."

    "L’organisation OUR travaille avec les forces de l’ordre du monde entier pour mener des missions de sauvetage, rassembler des preuves et soutenir des poursuites envers les trafiquants. L’équipe de Tim est composée d’anciens membres des forces de l’ordre et de l’armée qui mènent des opérations secrètes pour sauver les victimes des maisons closes, des marchés aux esclaves et d’autres situations de traite", explique Angel Studios.

    Tim Ballard, Mormon très engagé et père de 9 enfants, s'est aussi attiré la sympathie de Donald Trump, l'ancien président des Etats-Unis ; le politicien a souhaité organiser une projection du film à son club de golf de Bedminster dans le New Jersey. Cela n'a pas manqué de faire grincer des dents le réalisateur Alejandro Monteverde, qui ne souhaitait absolument pas que son long-métrage soit récupéré politiquement.

    Je ne voulais pas participer à un événement ou à quoi que ce soit qui puisse être politique.

    "Je ne voulais pas participer à un événement ou à quoi que ce soit qui puisse être politique. Ça me fait beaucoup de mal de voir que Jim Caviezel et Tim Ballard prennent part à cela", a-t-il martelé. "Je n'ai jamais eu l'intention de faire un film à la gloire de Tim Ballard. J’ai fait ce film pour attirer l'attention sur le problème et l'obscurité qui l’entoure."

    Polémique #5 - Des arrangements avec la réalité ?

    D'après Ballard, le département d’État a avancé le chiffre de 10 000 enfants introduits clandestinement aux États-Unis chaque année et contraints de se livrer au commerce sexuel. Sollicité par le Washington Post, le département d’Etat, chargé des affaires étrangères, a expliqué qu'il n'existait aucun rapport corroborant cette assertion.

    Depuis quelques temps, Tim Ballard s'est retiré de la tête de l'organisation OUR, affaibli par des accusations de comportements sexuels inappropriés durant certaines de ses opérations de sauvetages. Contactée par Vice, Operation Underground Railroad (OUR) a assuré que Ballard avait démissionné de son poste le 22 juin 2023.

    "ll s'est séparé définitivement de l'OUR. L'ONG se consacre à la lutte contre les abus sexuels et ne tolère aucun harcèlement sexuel ni aucune discrimination de la part de quiconque au sein de son organisation. L'OUR a retenu les services d'un cabinet d'avocats indépendant pour mener une enquête approfondie sur toutes les allégations pertinentes et continue d'évaluer et d'améliorer la gouvernance de l'organisation et les protocoles relatifs à ses opérations", a déclaré l'institution.

    "Afin de préserver l'intégrité de son enquête et de protéger la vie privée de toutes les personnes impliquées, l'OUR ne fera aucun autre commentaire public à ce stade. L'OUR est confiant dans son avenir en tant que principale organisation engagée dans la lutte contre le trafic sexuel et dans le sauvetage des enfants capturés et vendus comme esclaves", a conclu l'ONG.

    Saje
    Cristal Aparicio incarne Rocio

    Polémique #6 - Une histoire vraie romancée ?

    Le film Sound of Freedom, qui revendique le fait d'être basé sur une histoire vraie, est en grande partie inspiré d'une mission menée par Tim Ballard en Colombie en 2006. Comme nous le voyons dans le long-métrage, l'homme s’est fait passer pour un touriste sexuel dans le but d’infiltrer un réseau de trafic d’enfants en Colombie, dans la ville de Carthagène.

    Cette opération spéciale a abouti au sauvetage de nombreux enfants, en plus de mettre sous les verrous plusieurs trafiquants notoires. On voit d'ailleurs des images de cette mission à la fin du long-métrage, filmées par les équipes de l'ancien agent fédéral. De plus, comme il est indiqué dans le long-métrage, Ballard a vraiment quitté ses fonctions d'agent fédéral pour lancer sa propre organisation pour sauver les enfants.

    Il est notamment parvenu à lever des fonds pour réussir à organiser une lourde logistique dans ce but. Il a notamment été aidé dans cette entreprise par Glenn Beck, un polémiste américain. Animateur de radio, commentateur sur la chaîne de télévision Fox News et écrivain, il se définit comme libertarien et conservateur.

    En revanche, toute la seconde partie du récit de Sound of Freedom, avec le sauvetage de la petite Rocio des mains d'une junte militaire, est totalement inventée. Par ailleurs Alejandro Monteverde ne cache pas l'influence de Taken, le film d'action avec Liam Neeson. Si le récit pointe du doigt la réalité du trafic d'enfants dans le monde, il prend bien évidemment des libertés sur la réalité pour des besoins cinématographiques.

    Polémique #7 - Des chiffres véridiques ?

    À la fin de Sound of Freedom, un carton dénonce la traite d'êtres humains au 21ème siècle, avançant un chiffre de 150 milliards par an pour ce business sordide. Il s'agit d'un montant effrayant corroboré par l'organisation internationale du travail (ILO), relayé par Forbes.

    "La traite d'êtres humains représente une industrie mondiale de 150 milliards de dollars par an et ne peut être totalement résolue si les entreprises ne prennent pas des mesures actives et efficaces pour réduire le potentiel d'exploitation au sein de leurs propres systèmes", a scandé Bradley Myles, directeur général de Polaris.

    Cette organisation à but non lucratif gère le service national d'assistance téléphonique pour les victimes de la traite des êtres humains aux États-Unis. Par ailleurs, toujours selon l'organisation mondiale du travail, 50 millions de personnes sont victimes du fléau de l'esclavage moderne dans le monde.

    "La seule affirmation difficilement vérifiable est celle selon laquelle il y a davantage d'esclaves aujourd'hui que quand l'esclavage était légal. Difficilement vérifiable car, à l'époque, il n'y avait pas de décompte ni d'estimation mondiale comme à présent", souligne France Info.

    Sound of Freedom est sorti en salles le 15 novembre.

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