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    Le meilleur film des années 40 selon les spectateurs, c'est lui !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Avec une note moyenne de 4,4777 étoiles sur 5, ce chef-d'oeuvre de Charles Chaplin est considéré comme le meilleur film réalisé dans les années 40 par les spectateurs d'AlloCiné.

    Réalisé par Charles Chaplin et sorti en France le 4 avril 1945, Le Dictateur est, avec une moyenne de de 4,4777 étoiles sur cinq, le meilleur film de la décennie 1940-1949 selon les spectateurs d'AlloCiné.

    L'histoire ? Dans le ghetto juif vit un petit barbier qui ressemble énormément à Adenoid Hynkel, le dictateur de Tomainie qui a décidé l’extermination du peuple juif. Au cours d’une rafle, le barbier est arrêté en compagnie de Schultz, un farouche adversaire de Hynkel…

    Le Dictateur
    Le Dictateur
    Sortie : 4 avril 1945 | 2h 05min
    De Charles Chaplin
    Avec Charles Chaplin, Jack Oakie, Paulette Goddard
    Presse
    5,0
    Spectateurs
    4,5
    Streaming

    Avant de signer ce chef-d'oeuvre et classique absolu, Chaplin réalisa deux films sonores : Les Lumières de la ville (1931) et Les Temps modernes (1936). Mais Le Dictateur est son premier vrai long métrage parlant avec des dialogues. Commençant l'écriture de son film en 1938, il entra effectivement en tournage le 9 septembre 1939, soit huit jours après l'invasion de la Pologne par les Nazis et six jours après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne.

    Si le premier "véritable" Hitler apparut dans un gag de la version cinématographique anglaise d'une comédie musicale, The Mikado (1939), suivi par d'autres imitations du chancelier, Chaplin a incarné le premier Hitler du cinéma américain.

    C'est précisément dans ce film qu'apparurent également pour la première fois les caricatures d'autres dignitaires nazis, avec Henry Daniell dans le rôle de Garbitsch (Goebbels) et Billy Gilbert dans celui du maréchal Herring (Göring), tandis que Jack Oakie interprétait Benzimo Napaloni (Mussolini), dictateur de la Bactérie.

    Peu de films réalisés à chaud ont su capter avec une telle acuité l'air vicié de cette période, avec sans doute à ses côtés une autre oeuvre aussi admirable que lucide, La Tempête qui tue de Franck Borzage, qui raconte comment l'arrivée de nazis au sein d'une petite communauté profondément unie bouleverse les rapports sociaux, jusqu'à la tragédie.

    United Artists

    Dans son style inimitable, mêlant le burlesque et empreint de cinéma muet (géniale scène du globe gonflable avec lequel Chaplin joue), l'acteur - réalisateur délivre au bout du compte un message final d'une grande puissance et profondément humaniste, sur la liberté et la tolérance.

    "L'envie a empoisonné l'esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes.

    Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction (...) Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance.

    Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !"

    Un discours visionnaire, dont les échos n'ont d'ailleurs pas fini de résonner aujourd'hui. En 1997, le film fut sélectionné par le National Film Registry pour préservation à la Bibliothèque du Congrès américain, en raison de son intérêt "culturel, historique ou esthétique" important. C'était bien le moins pour l'une des oeuvres les plus célèbres du cinéma.

    Une sélection pointue et très cinéphile

    Pour la forme, on mentionnera les quatre autres films formant votre Top 5 de la période; une sélection pointue et cinéphile qui fait plaisir à voir. Sur la seconde marche du podium se trouve Lettre d'une inconnue de Max Ophüls, un drame se déroulant à la Belle Epoque, qui obtient une moyenne spectateurs de 4,328 sur 5.

    La médaille de bronze revient au chef-d'oeuvre de Frank Capra, La Vie est belle, LE classique de Noël diffusé chaque année ou presque dans les foyers américains, qui obtient une moyenne de 4,322 sur 5. Orson Welles s'installe quant à lui à la 4e place avec son indéboulonnable Citizen Kane, qui récolte une moyenne spectateurs de 4,317 sur 5.

    Le film qui ferme la marche de ce Top 5 fera forcément plaisir à Scorsese, car c'est tout simplement un de ses films fétiches, qu'il regarde au moins une fois par an : Les Chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger. "Aucun autre film ne pousse aussi loin l'obsession de l'Art, au point qu'il prend le pas sur votre vie, avec un tel sens de la dramatisation et du style visuel" dit le maître. Vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous n'avez encore jamais vu cette pépite.

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