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    Yannick : cet acteur que le cinéma français s'arrache brille dans la nouvelle comédie noire et surprenante de Quentin Dupieux
    Maximilien Pierrette
    Dans sa tête, la comédie parfaite rassemble l’écriture de Billy Wilder, le sens du détail de Bruno Podalydès, les répliques du Splendid, l’énergie colérique de Louis de Funès, le discours social de Chaplin, les références du Palmashow, le grand n’importe quoi des ZAZ et le chaos des Marx Brothers.

    Neuf mois après "Fumer fait tousser", Quentin Dupieux est déjà de retour au cinéma avec "Yannick" : une comédie drôle et inquiétante dans laquelle Raphaël Quenard interrompt une pièce de théâtre qui ne lui plaît pas.

    ÇA PARLE DE QUOI ?

    En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main...

    Yannick
    Yannick
    Sortie : 2 août 2023 | 1h 07min
    De Quentin Dupieux
    Avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    3,8
    Voir via MyCanal

    CES SOIRÉES LÀ

    Les films de Quentin Dupieux se suivent de très près (Yannick est le quatrième à sortir depuis mai 2021) et ils ne se ressemblent absolument pas. A l'exception de comédiens qui reviennent d'un opus à l'autre, et de la capacité de leur auteur à nous surprendre.

    En un peu plus de deux ans, le réalisateur nous aura donc permis de suivre : deux amis un peu crétins qui apprivoisent une mouche géante ; un couple dans une maison qui permet de rajeunir en passant dans une trappe ; des super-héros au vert qui se racontent des histoires terrifiantes ; et, donc, un spectateur mécontent de la pièce à laquelle il assiste et qui décide d'y remédier.

    Né sur un coup de tête, pendant la projection de Fumer fait tousser à Cannes en mai 2022, comme le révèle son metteur en scène dans le dernier numéro de CinemaTeaser, le long métrage s'est tourné en l'espace de six jours. Et il débarque par surprise, annoncé un mois seulement avant sa sortie dans nos salles.

    Diaphana Distribution
    Au théatre ce soir

    Au premier abord, il s'agit de son film le plus réaliste depuis Le Daim, sans le moindre élément surnaturel, même si le point de départ se nourrit de cet absurde qui irrigue son cinéma. Si ce n'est qu'il s'inscrit pleinement dans notre époque, de façon plus prononcée qu'Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser.

    Il n'est d'ailleurs pas si étonnant que l'idée lui soit venue au Festival de Cannes, où le destin d'un long métrage peut se jouer le temps d'une seule projection. Car Yannick tourne autour du rapport, parfois tendu et compliqué, entre les artistes et les spectateurs.

    Les premiers sont parfois accusés d'être déconnectés du public quand les seconds pensent qu'on leur doit des comptes parce qu'une œuvre ne correspond pas à l'idée préconçue qu'ils en avaient.

    Le long métrage n'est cependant pas une vengeance de Dupieux envers ses détracteurs. Si les situations peuvent aller loin, le récit parvient à se nuancer et montrer les torts des deux clans. Même si la tendresse du réalisateur, scénariste et directeur de la photo à l'égard de son personnage principal l'emporte et fait naître une émotion inattendue dans les derniers instants.

    Qui contrebalance l'angoisse envers notre époque que l'on ressent dans plusieurs scènes de ce huis-clos, et qui font écho à celle qui traversait déjà Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser. Deux longs métrages tournés, comme Yannick, depuis le début de la pandémie de Covid, ce qui peut expliquer ce sentiment.

    Le film n'en reste pas moins une comédie qui, malgré un humour noir et grinçant, sait nous faire rire, bien aidé par son casting : Pio Marmaï, Blanche Gardin et Sébastien Chassagne, acteurs de la (fausse) pièce de boulevard "Le Cocu". Et surtout Raphaël Quenard, qui prend du galon chez Quentin Dupieux.

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    Débat tendu avec le public

    Après une scène dans Mandibules et un segment de Fumer fait tousser, le voici tête d'affiche de Yannick. Dans une année qui est définitivement la sienne, après Chien de la casse et Cash. Cinq ans après avoir été révélé dans la série HP, son talent singulier reçoit enfin l'attention qu'il mérite, et il brille une fois de plus dans un rôle pas si évident que cela.

    A ce rythme, rares sont les spectateurs qui ne connaîtront pas son nom. Et voudront se lever pour interrompre l'une de ses prestations. Chez Quentin Dupieux ou ailleurs, même s'il ne sera, a priori, pas dans son prochain opus, Daaaaaali !, déjà tourné mais repoussé à 2024, pour laisser un peu de place à Yannick.

    Soit les rencontres entre une journaliste (Anaïs Demoustier) et Salvador Dali, joué par plusieurs comédiens différents, dont Pio Marmaï, Jonathan Cohen et Edouard Baer. Des films qui se suivent et ne se ressemblent pas, on y revient.

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