Disponible depuis 2020 sur la plateforme Netflix, Mosul est une plongée terrifiante et magistrale dans la dernière mission d'une unité d'élite irakienne, nettoyant la ville de Mossoul des derniers combattants de Daech.
Alors que la guerre en Irak touche à sa fin et que l'Etat Islamique au Levant desserre son emprise sur un pays ravagé par des années de combats, Mossoul, seconde ville du pays, est encore en proie à de violents affrontements. C'est particulièrement vrai dans les rues de Ninive, une ville située dans les faubourgs...
Dans une ville en ruine, où la mort guette ses habitants au moindre faux pas et où la vie ne tient plus qu'à un fil, littéralement, cette unité héroïque a tué tellement de membres de Daech que c'est la seule à laquelle l'organisation terroriste n'offrait pas Towba. C'est-à-dire le choix aux soldats irakiens capturés de changer de camp : les membres de l'unité SWAT étaient ainsi systématiquement exécutés.
C'est peu dire qu'on n'attendait pas franchement les frères Anthony et Joe Russo, bien connus des fans de l'univers Marvel, à la production d'un film comme Mosul. Mais on aurait logiquement dû se méfier. Coproducteurs de Tyler Rake et sa suite, également pour Netflix, c'est pourtant, de leur propre aveu, grâce au triomphe planétaire des derniers épisodes des Avengers qu'ils ont pu mettre sur pied leur société de production, pour se consacrer enfin à des projets nettement plus personnels qui leurs tenaient à coeur.
Titré un temps City of a Million Soldiers, tourné avec une approche semi documentaire et ultra réaliste, Mosul est surtout une histoire vraie, écrite et mise en scène par Matthew Michael Carnahan, qui a voulu en faire son premier film en tant que réalisateur.
Si l'intéressé a bénéficié d'un budget confortable pour ce type de production, on reste loin des enveloppes hollywoodiennes, ce qui n'amoindrit en rien - bien au contraire - la force d'un film qui ne comporte d'ailleurs pas un seul acteur occidental, à l'exception d'Adam Bessa. Ici, tout le monde parle arabe.
Le résultat ? Une oeuvre dense, nerveuse, tendue à craquer, qui a la vigueur d'un sacré uppercut, portée par Adam Bessa (déjà vu d'ailleurs dans Tyler Rake), et, sans doute plus encore, par l'acteur irakien Suhail Dabbach, extraordinaire de charisme sous les traits du Major Jasem, commandant de cette unité d'intervention qui a payé un terrible prix du sang entre 2016 et 2018. Le film leur est d'ailleurs dédié.