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    "Je ne suis qu'un acteur de m***de" : Colin Farrell revient sur un échec cuisant de sa carrière
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    L'acteur Colin Farrell, tout récemment récompensé aux Golden Globes pour "Les Banshees d'Inisherin", revient sur un échec cuisant de sa carrière, "Alexandre". Un échec qui a changé sa vie.

    Alexandre est un blockbuster historique sorti quelques mois après Troie avec Brad Pitt, et qui met en scène Colin Farrell dans le rôle du célèbre roi de Macédoine, le tout sous la direction du réalisateur Oliver Stone.

    Le film a connu un échec public et critique à sa sortie, sur lequel est revenu Colin Farrell, actuellement en pleine course aux Oscars, au micro de THR :

    Alexandre
    Alexandre
    Sortie : 5 janvier 2005 | 2h 50min
    De Oliver Stone
    Avec Colin Farrell, Angelina Jolie, Val Kilmer
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    2,6
    Voir sur Prime Video

    "Les attentes sont dangereuses. Oliver Stone rêvait de l'histoire d'Alexandre depuis l'université. (...) Quand je parle d''attentes', c'est que nous avions tous nos smokings parés [pour les cérémonies de récompenses]. Je ne blague même pas. On se disait : 'OK les gars, on est en route pour les Oscars, c'est certain'. Et puis le film est sorti."

    En effet, la presse n'est pas tendre ni avec la superproduction Warner, ni avec Farrell. "Je me suis retrouvé à dire aux gens que je rencontrais : 'vous avez vu Alexandre ? Si oui, je suis vraiment désolé'. Ce n'est pas une blague."

    Warner Bros.
    Colin Farrell dans "Alexandre"

    Cela aurait pu s'arrêter là, mais l'échec du film a mené l'acteur irlandais à une introspection sévère à l'encontre de sa carrière d'alors :

    Je me suis remis en question, en me disant 'je ne suis qu'un [acteur de] m***e. Je suis démasqué. Je suis arrivé [dans ce métier] avec un peu de tripes et un peu d'Irlandais par-ci par-là mais bor***, j'en n'ai rien à f***re !' J'avais 23 ans et à cet âge en réalité vous en avez quelque chose à faire mais vous ne savez pas comment articuler ou vivre avec ce sentiment ; la façon la plus simple est de vous dire que vous n'en avez rien à f***re.

    "Ce ne sont pas des excuses, j'étais jeune, mais Alexandre m'a fait douter", poursuit-il. "Et j'ai dû renouer avec le Colin qui s'était inscrit en cours de comédie quand il avait 17 ans. Et pas seulement celui qui y est allé pour la première fois, mais aussi celui qui s'est inscrit au second atelier. J'avais perdu ça."

    Surtout, à l'époque, la célébrité et les salaires parfois indécents de l'industrie hollywoodienne ont visiblement fait perdre au comédien son lien au réél :

    Warner Bros.

    "Ma carrière avait explosé et j'avais tant d'opportunités, tant d'argent qui m'était donné, les clés de ceci, les clés de cela... C'est pour cela que lorsque j'ai entendu il y a des années que Justin Bieber jetait des oeufs sur ses voisins, je me suis dit : 'il mérite une médaille si c'est tout ce qu'il fait'.

    "(...) Bref, ça a été un voyage intéressant, et j'ai été assez chanceux d'avoir la possibilité de me reconnecter avec une simplicité qui n'aurait jamais dû quitter le cœur de ce que nous faisons."

    Warner Bros.

    Depuis 2015, Colin Farrell est revenu à un cinéma beaucoup plus indépendant (After Yang, Les Banshees d'Inisherin) voire exigeant (Mise à mort du cerf sacré), mais n'oublie pas d'apparaître dans des blockbusters (Dumbo) ou des films encore plus grands publics comme Les Animaux fantastiques ou The Batman.

    Son prochain projet est d'ailleurs le tournage imminent d'une série consacrée au Pingouin située dans l'univers de The Batman, et destinée à faire le lien entre le premier film et sa future suite, actuellement en écriture.

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