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    Couleurs de l'incendie : faut-il avoir vu Au revoir là-haut avant de découvrir sa suite au cinéma ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Couleurs de l'incendie, suite de la saga littéraire de Pierre Lemaître, vient de sortir au cinéma. Mais faut-il avoir vu Au revoir là-haut avant de découvrir sa suite en salles ?

    Après Au revoir là-haut en 2017, la fresque historique imaginée par Pierre Lemaître se poursuit au cinéma, avec Léa Drucker en héroïne. 5 ans ses sont écoulés depuis Albert Dupontel et son adaptation couronnée de succès (2,1 millions d'entrées et 5 César).

    L'intrigue de Couleurs de l'incendie (2ème volet de la saga littéraire, qui en compte trois) s'inscrit dans la droite lignée d'Au revoir là-haut. Mais est-il nécessaire d'avoir vu ce dernier pour voir Couleurs de l'incendie et en comprendre les rebondissements ?

    Si le film de Clovis Cornillac ne possède pas de résumé des faits en ouverture, il n'est pas nécessaire de tout savoir du précédent volet pour suivre ces aventures. On peut prendre l'intrigue simplement là où elle démarre.

    L'intrigue se présente ainsi : Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.

    Notons que le casting a été intégralement renouvelé, ce qui contribue à faire de ces deux films deux œuvres qu'on peut prendre indépendamment.

    Tout comme Au revoir là-haut, Couleurs de l'incendie a une approche très romanesque, et possède de nombreux rebondissements. "[Pierre Lemaître] allie une élégance d’écriture et une intelligence qui font que le divertissement sollicite l’esprit du spectateur. C’est comme chez Dumas et Hugo : il s’agit d’une aventure humaine avec quelque chose qui nous dépasse et la trajectoire des personnages est tellement extraordinaire que tout peut leur arriver.", explique Clovis Cornillac.

    Contrairement à Au revoir là-haut qui avait été scénarisé par Albert Dupontel (avec la collaboration de Pierre Lemaître), Couleurs de l'incendie a été écrit et adapté par Pierre Lemaître lui-même. Si le film s'éloigne logiquement du style Dupontel, plus baroque, Couleurs de l'incendie se veut plus proche du livre d'origine.

    L'itinéraire de son héroïne rappelle de grands romans mais aussi le genre du revenge movie : "Il y a dans son parcours une dimension initiatique qui fait évidemment penser au Comte de Monte-Cristo ! Madeleine passe de l’injustice à la vengeance et pourtant, je pense qu’elle n’a jamais été aussi heureuse qu’à partir du moment où elle se prend en main, même si cela parait paradoxal. Ce qui lui arrive est terrible, mais elle serait clairement passée à côté de sa vie si elle était restée à la tête de la banque : cette émancipation obligatoire la révèle à elle-même. C’est un personnage magnifique, extrêmement excitant à composer, qui repose sur de petites choses subtiles", indique Clovis Cornillac.

    "Ce parcours féminin est d’une grande modernité", complète Léa Drucker dans le dossier de presse. Et d'ajouter : "Il fallait ensuite ramener cette trajectoire à soi pour que ces questionnements et ces problématiques deviennent des choses auxquelles on puisse s’identifier. C’est ainsi que le spectateur a envie de suivre ce personnage et va voir comment une femme de cette époque, dans une situation très confortable, bascule brutalement dans la précarité. (...) C’est passionnant de jouer un personnage d’une telle ampleur, de cette époque-là, anesthésié par l’argent, dans une ambiance très cotonneuse qui a complètement éteint sa personnalité. Puis, elle découvre qui elle est..."

    Autour de Léa Drucker et Clovis Cornillac, Couleurs de l'incendie réunit une vaste distribution : Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Olivier Gourmet, Fanny Ardant, Jérémy Lopez et Alban Lenoir. Pour mémoire, les deux romans Au revoir là-haut et Couleurs de l'incendie font partie d'une trilogie que vient compléter Miroir de nos peines, publié en janvier 2020 aux éditions Albin Michel.

    Couleurs de l'incendie est en salles depuis le mercredi 9 novembre 2022.

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