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    Masterclass Tim Burton : trop bizarre pour Hollywood ? Le réalisateur parle de son lien avec l'industrie
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    L'édition 2022 du Festival Lumière, qui se tient à Lyon, célèbre le travail de Tim Burton. Le réalisateur a rencontré son public le temps d'une masterclass. Première partie sur son rapport étrange avec Hollywood.

    Tim Burton n'est pas prêt d'oublier son passage à Lyon pour le Festival Lumière. Le réalisateur, mis à l'honneur pour cette nouvelle édition, est accueilli avec une ferveur impressionnante par une horde de fans et de cinéphiles. Ce vendredi 21 octobre, avant de recevoir le Prix Lumière 2022, l'auteur a donné une masterclass dans l'enceinte du Théâtre des Célestins.

    Nul besoin de le préciser, l'événement affichait complet - certains attendaient même depuis plusieurs heures devant les portes du théâtre. Très ému par cet accueil endiablé, le cinéaste a passé 1h20 à parler de ses débuts, de ses collaborations favorites et de ses inspirations.

    AlloCiné était présent à l'événement et vous propose de revivre cette rencontre à travers trois parties. La première d'entre elles porte sur son rapport au succès et son lien étrange avec l'industrie hollywoodienne.

    D.R.
    Image de "Pee-Wee Big Adventure", le premier film de Tim Burton.

    Après avoir parlé de son enfance dans le banlieue de Burbank, où le cinéaste, passionné par les films de monstres, réalisait ses propres films avec une Super 8, Tim Burton se remémore ses débuts :

    "J'ai eu une carrière étrange parce que j'ai commencé dans l'animation chez Disney, puis j'ai réalisé quelques courts métrages. Mais à partir de mon premier film, Pee-Wee Big Adventure, j'ai travaillé uniquement avec des studios. C'est une trajectoire bizarre car j'avais une sorte d'indépendance, essentiellement parce qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce que je faisais."

    Il poursuit : "Malgré tout, je me suis frayé un chemin, non pas vers le cinéma indépendant, mais à travers les films de studio. J'étais donc une figure très étrange. Quand j'ai commencé, il n'y en avait pas beaucoup comme moi. "

    Tu deviens plus important et les studios commencent à t'embêter.

    Après le succès phénoménal de Batman en 1989 - petit avant-goût de ce que deviendra 20 ans plus tard la folie des films de super-héros -, Tim Burton a remarqué un changement dans la manière dont son travail a été perçu par les magnats des studios :

    "Au début, ils m'ont laissé faire, mais ensuite, tu deviens plus important et ils commencent à t'embêter. Ils vous traitent comme une sorte de marchandise par opposition à un artiste. J'ai eu du succès avec beaucoup de films, mais beaucoup de choses ont été rejetées. Les gens pensent que je peux faire ce que je veux, mais c'est devenu un peu plus difficile à un moment donné."

    Parmi les projets qui n'ont pas vu le jour, Tim Burton révèle qu'il souhaitait faire un remake musical de L'Homme au masque de cire avec Michael Jackson. La salle réagit, forcément. Le roi de la pop était d'accord pour le faire, mais le projet n'a jamais abouti. Pour le rappel, le film original, de 1953, met en scène Vincent Price, qui n'est autre que l'un des mentors du réalisateur.

    D.R.
    Image tirée de "House of Wax" avec Vincent Price.

    Loin d'être pessimiste, Tim Burton sent un vent de changement du côté de l'industrie d'Hollywood : "Avant, c'était les artistes qui géraient les studios, puis les avocats, les comptables sont arrivés et ont pris la suite. Mais aujourd'hui, je remarque que des gens qui aiment vraiment le cinéma reviennent à la tête de ces studios. C'est prometteur."

    Le cinéaste révèle prendre son temps pour son prochain long métrage. Il le décrit comme très personnel et important pour lui, sans donner davantage de détails.

    Propos recueillis par Thomas Desroches, à Lyon, le 21 octobre 2022.

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