Mais qui est donc Joss Whedon ? Un génie trop longtemps méconnu en dehors du cercle des geeks ? Le nouveau maître du blockbuster ? Un scénariste qui ne sait plaire qu’aux adolescentes amourachées ? A l’occasion de la sortie de "Beaucoup de bruit pour rien", revenons sur le parcours du célèbre créateur. (Dossier réalisé par Pauline Wang)
"There’s no place I can be, since I’ve found Serenity." - Sonny Rhodes, générique de Firefly
Adam Baldwin, Jewel Staite, Ron Glass, Sean Maher, Morena Baccarin, Nathan Fillion, Gina Torres, Alan Tudyk, Summer Glau
L'époque post-vampires
Firefly est incontestablement le plus personnel (mais pas le plus intime) de ses projets. L’histoire entre la Fox et Joss Whedon est colorée d’un amour haineux. Quand il présente son projet de "space-western" au network en 2002, celui-ci est ravi de pouvoir diffuser un projet de ce maître du petit écran, mais est également très frisquet à propos du sujet. Une série qui se déroule dans l’espace sur un fond de western, et tout ça sans extraterrestres ? Dès le départ, des changements sont demandés par la FOX mais l'auteur tient bon. Sa troupe de contrebandiers de l’espace mené par un sulfureux capitaine Malcolm Reynolds sera 100% humaine, et n’en déplaise à monsieur le représentant de la FOX, Inara Serra ne sera pas une extraterrestre à trois seins (CF : Firefly: The Official Companion Volume 1). Firefly est probablement l’une des séries les plus maltraitées de tous les temps, non contente d’en avoir modifié l’ordre de diffusion, changé deux fois de cases horaires et de ne jamais avoir diffusé les trois derniers épisodes, la FOX assure une très faible promotion de la série. L'annulation est annoncée alors que l'équipe est en plein tournage de l'avant-dernier épisode, ils ne peuvent donc pas clôre la série.
Pourquoi est-ce que Firefly peut être considérée comme sa série la plus personnelle ? Tout d'abord parce que c'est la première fois qu'une de ses créations parle de science-fiction, un thème très apprécié du scénariste. Ensuite, dans plusieurs interviews, Joss Whedon répétera que l'équipe de la série lui a permis de garder foi en la télévision alors que le show était annulé pour des questions d'audience. Il s'agissait selon lui de "moments" forts, plutôt qu'une série épisodique. L'unique saison de Firefly sera diffusée en même temps que la saison 6 de Buffy. Son créateur ne sera pas le seul à avoir une affinité particulière avec la série, puisque tous les acteurs sans exception s'en souviendront comme d'une expérience unique. Pour montrer sa foi dans le projet, Alan Tudyk écrira un post-it à l'adresse de Whedon, sur le "bouton" d'urgence du faux vaisseau (visible dans l'épisode "Out of Gas"), indiquant qu'il n'avait qu'à appuyer pour que toute l'équipe remballe pour un tour. Pour la petite anecdote, dans un épisode de Castle ("Vampire Weekend"), Nathan Fillion se déguisera en Malcolm Reynolds avec tout l'attirail de Browncoats, et l'acteur plaisante même en affirmant que s'il gagnait au loto, il rachèterait illico les droits de diffusion de la série pour en faire une suite.
Le revival du Serenity grâce aux fans
La fin en queue de poisson n'a pas fait plaisir à tout le monde. Avec seulement 14 épisodes, Firefly atteint un niveau de culte impressionnant. Ce sera probablement son arrêt prématuré, comme bon nombre d'idoles, qui propulsera la série dans la catégorie des "inoubliables". Citée dans plusieurs top 100 des meilleures séries au cours des années suivant son annulation, la série arrêtée le plus injustement aux yeux des fans connaitra un miracle comme cela arrive peu, puisqu'un film sera accordé au créateur de la série pour conclure son histoire. L'ironie est que Joss Whedon était tellement dans le déni lors de l'annonce de l'annulation, sa détermination à continuer avec l'équipage du Serenity, a finalement mené à un film. Encore une fois, c'est bien parce que le projet était très personnel qu'il s'est battu aux côtés des fans pour obtenir des financements, et cet investissement reflète la passion que l'homme place dans ses projets et peut expliquer son statut d'icône geek du moment. Les ventes des DVD avaient obtenu des bons chiffres sur des plateformes commerciales comme Amazon, et continuent toujours à se vendre.
Serenity : l'ultime rébellion, qui réunit tout l'équipage du vaisseau, fait malheureusement un flop au box-office malgré une reconnaissance chez les spécialistes de la science-fiction. Passé chez Universal, le film ne pouvait pas s'intituler Firefly pour des questions de droits. Pour le créateur, le long métrage couvre des points qui auraient été soulevés dans une saison 2 sans toutefois être une suite directe à la saison 1 puisqu'il fallait que le film puisse être vu par les personnes qui n'avaient jamais suivi la série. Il s'agit pour Joss Whedon de son premier film en tant que réalisateur, et à la fin, il avouera "qu'on ne le reprendrait pas de si tôt à cet exercice". L'attente en aura valu la chandelle vu les projets qu'il a réalisé par la suite...
Joss Whedon sort également en 2005 des web épisodes intitulés R. Tam Sessions où il apparaît lui-même comme un docteur (dont le visage n'est jamais vu, mais seule la voix est entendue), interrogeant en séance de thérapie, River, qui est encore à l'Académie. Ils seront intégrés en bonus dans le DVD du film.
Avec uniquement 14 épisodes à son actif, le dernier épisode est sans doute le plus esthétique et le plus mémorable.
"Objects in Space" / "Objet volant identifié" (Saison 1 - Episode 14)
De quoi ça parle ? L'équipage du Serenity rencontre Jubal Early, un mercenaire prêt à tout pour capturer les Tam et toucher la récompense promise par l'Alliance. Cependant, River, qui se sent non désirée, a d'autres idées en tête pour échapper au tueur.
Pourquoi il est culte ? Le Series Finale de la série est le seul épisode du point de vue de River. Joss Whedon, dans les commentaires de l'épisode, déclare qu'il s'est beaucoup inspiré de Jean-Paul Sartre et son mouvement existentialiste. S'il y a des ressemblances avec Boba Fett, c'est volontaire, puisque l'idée du personnage de Jubal Early (nom d'un général de la guerre de Sécession) est tiré de ce personnage emblématique de Star Wars. C'est également l'épisode le plus représentatif de sa filmographie, selon l'auteur lui-même, tant par les parallèles philosophiques qu'il dégage, que par son esthétisme.
Nathan Fillion évoque Firefly (à la fin de l'interview) :
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