"Cold Case" s'achève sur France 2... Il est temps de rendre hommage à l'une des rares séries policières à avoir trouvé la formule magique de l'émotion et de la nostalgie pure. Dossier réalisé par Raphaëlle Raux-Moreau
De ses débuts jusqu'à sa fin, l'essence de Cold Case aura été l'émotion. Si la série a réussi à imposer sa différence dans l'univers du copshow, c'est parce qu'elle a insufflé de l'âme et une nostalgie sans pareille au sein de ses intrigues. Voilà une série qui a merveilleusement su conter des histoires et utiliser la musique pour toucher la corde sensible du téléspectateur. Mais pourquoi et surtout comment ?
Le flashback comme oeuvre d'art
Créée, écrite et portée par Meredith Stiehm, Cold Case suit les enquêtes d'une Brigade de la police de Philadelphie spécialisée dans les affaires non résolues. Par cette spécialisation atypique, l'équipe est donc amenée à ouvrir de vieilles affaires qui datent parfois de plusieurs dizaines d'années, disposant des moyens modernes pour éclaircir de nouveaux éléments. Au fur et à mesure que l'enquête avance, les suspects évoquent leurs souvenirs et nous sommes alors transportés, via des flashbacks, à l'époque du crime... Ces flashbacks ne sont jamais laissés au hasard et, forts d'une réalisation toujours juste et créative, donnent vraiment la sensation d'avoir été transportés ailleurs. Avec la musique de l'époque, un grain d'image passé ou des couleurs vives suivant la décennie, les costumes et parfois même des effets sur écran fragmenté, ces retours dans le passé sont toujours de grandes réussites. Avec ce parti pris, la série a toujours eu de sérieux atouts en poche pour se démarquer des autres séries procédurales, mais aussi pour toucher le téléspectateur. Créatrice d'émotions pures, elle émeut et électrise en parlant d'un phénomène universel : le temps qui passe.
A chaque épisode, c'est bien de la nostalgie, des regrets et des erreurs qui ont auraient pu être évitées qui passent dans les yeux de personnages. Ces personnages, qu'ils soient victimes ou bourreaux, nous les sentons alors fragilisés par ce temps qui a été perdu en cours de route. Ils ont vécu, ils ont vieilli et il n'y a plus aucun moyen de revenir en arrière. Leur vie est passée et les regrets n'y changeront rien. Le procédé du flashback, utilisé tout au long de chaque épisode, donne encore plus la sensation de nostalgie et de mélancolie puisqu'il pointe une époque révolue, parfois bénite, où le meurtre (l'accident/suicide) n'a pas encore eu lieu.
Le temps qui n'aurait pas dû se perdre
En ravivant cette époque parfois très lointaine, la série rappelle souvent aux personnages des souvenirs qui font mal aujourd'hui : ce qu'ils étaient avant, comment c'était avant... Dans Cold Case, c'est parfois la madeleine de Marcel Proust qui est en jeu : la résurrection de la mémoire, ce bousculement de souvenirs, ces vapeurs d'un passé qui surgissent au détour d'une sensation ou d'un geste anodin et qui ravivent un souvenir heureux et la conscience de ce que nous sommes devenus. Ces moments, dont on ne peut apprécier le privilège dans le présent, ne surviennent évidemment pas avec une madeleine mais au moyen beaucoup moins poétique et brutale... d'un détective sur le pas d'une porte. Nous sommes après tout dans une série policière et non dans une oeuvre littéraire. Mais pourtant, ce détective qui ranime une affaire enterrée attise bel et bien le souvenir chez les personnages mais aussi chez nous, téléspectateurs. En assistant à ce flot de souvenirs, aux circonstances souvent injustes de la mort de la victime et en pensant à la vie qu'elle aurait dû avoir, nous fléchissons et mesurons, nous aussi, grâce aux meilleurs épisodes, le temps qui s'est perdu. Et même le coupable, si ses souvenirs ne sont pas heureux et s'il est brisé par le regret, est submergé par une époque. Avec ce mélange de sentiments, Cold Case parvient à rendre inoubliable des personnages et des destins qui n'ont duré que le temps d'un seul épisode et qui, d'habitude, dans les shows procéduraux, sont oubliés. C'est ce ballet d'émotions, mixant tristesse, nostalgie, souvenirs heureux, regrets et injustice, qui très souvent, arrache les larmes.
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