Parfois, un film découpé en deux parties peut obtenir deux classifications différentes. C’est le cas pour Nymphomaniac de Lars Von Trier, mais pas seulement ! Revenons sur les classifications insolites de ces dernières années… (Dossier réalisé par Gauthier Jurgensen)
Le contexte
En 2002, après l’échec de La Plage incendié par la critique et les spectateurs, le réalisateur Danny Boyle est parti se réfugier dans des productions télévisées. Il sort de son hibernation pour tourner 28 jours plus tard, un film de zombies au budget modeste. Mais, comme à son habitude, le metteur en scène entend apporter quelque chose de neuf au genre en donnant son film un look réaliste.
Quelques mois suffisent à "28 jours plus tard" pour devenir culte chez les amateurs de films d’horreur. Une suite est donc mise en chantier, mais elle sera supervisée par Juan Carlos Fresnadillo, remarqué pour le film Intacto. Danny Boyle, dans l’ombre, dirigera seulement la seconde équipe afin de se laisser le temps de travailler sur son nouveau film de science-fiction, Sunshine.
Cette suite se déroule à Londres, comme la première partie du premier film. L’armée américaine s’occupe du maintien de l’ordre et de la réhabilitation progressive de l’Angleterre, après l’invasion de zombies. Toute ressemblance avec le conflit en Irak est, bien entendu, loin d’être fortuite.
Le verdict
Si 28 semaines plus tard se donne enfin les moyens d’offrir aux spectateurs les scènes de foule hystérique qui manquaient cruellement au premier film, la Commission de Classification a été plus clémente avec la deuxième partie de ce diptyque horrifique. Pourtant, les scènes de massacre y sont corsées !
Mais la cruauté du film d’origine, "28 jours plus tard", était d’autant plus insistante que le film se concentrait sur quelques survivants. C’est la violence entre les hommes plutôt que celle infligée par les zombies qui avait fasciné Danny Boyle. Pour la préparation de son film, il s’était inspiré des photos les plus dures des grands conflits mondiaux. Cela venait s’ajouter à hyperréalisme du premier volet.
Visiblement, la différence a été ressentie au CNC puisque "28 jours plus tard" est sorti en France avec une interdiction aux moins de seize ans, alors que sa suite a reçu une interdiction aux moins de douze ans.
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