AlloCiné avait rencontré Alain Resnais à l'occasion de la sortie de "Vous n'avez encore rien vu". Prétexte à une conversation au long cours, où il est question de théâtre, d'"Avatar", de la série "Alias", d'Agnès Varda, Lewis Carroll ou Chris Marker... Interview : Julien Dokhan
Avatar de James Cameron
J’aime beaucoup ce film, il y a un côté Edgar Rice Burroughs, l’auteur de John Carter of Mars. Je n’ai pas vu la version longue. Pour Vous n'avez encore rien vu, j’ai eu recours aux effets spéciaux pour la première fois. C’était l’aventure ! C’est ça que j’aime bien : expérimenter. C’est comme cette chanson, que je ne vais pas vous chanter : Quand une femme est jolie / Bien que ce ne soit pas poli / Je m’attache à ses pas / En me disant tout bas / Histoire de voir / Ce que ça donnera / Histoire de voir /si ça prendra... Je ressens ça avec mes films. Malheureusement je n’ai pas vu les films récents en 3D, par exemple Tintin. A un moment j'ai été tenté par la 3D, car je me disais que je pourrais ainsi me rapprocher du théâtre. Mais en fait c’est peut-être l’hologramme que je recherchais. Les effets sur le coup de poing, la fusée, ça m’est un peu égal. Mais imaginer pour la 3D une mise en place particulière des acteurs, ça pourrait être intéressant.
De Fritz Lang à Amos Gitai, plusieurs cinéastes ont une formation d'architecte. Quand on voit l'étrange appartement de "Vous n'avez encore rien vu", on se dit que l'architecture a une grande importance pour vous aussi.
En effet, quand je fais un film, j’ai envie qu’il soit construit... disons comme une sculpture. Une sculpture qu’on aurait dépliée. Pour la majorité de mes films, j’ai travaillé avec Jacques Saulnier, qui a une connaissance de l’architecture très poussée. Il sait construire les formes d’un décor pour que la lumière du chef-opérateur s’y accroche, et pour que les acteurs y circulent librement. Je suis très embarrassé par les intérieurs réels, par exemple pour les dialogues. Je peux avoir envie que la cuisine touche la salle-à-manger. Or, dans un intérieur réel, il faut parfois passer par un couloir. Avec Saulnier, j’essaie de disposer les appartements en fonction du dialogue pour que les acteurs ne perdent pas de temps à courir d’une pièce à l’autre sans raison. Chaque seconde est précieuse.
Comme souvent dans vos films, "Vous n'avez encore rien vu" juxtapose le monde réel et le monde imaginaire. On pense à Lewis Carroll, auquel Sabine Azéma a consacré un documentaire il y a quelques années. Est-ce un auteur qui a compté pour vous ?
Beaucoup. Mais il a compté pour bon nombre d’écrivains, de peintres... Il a pourtant mis du temps à pénétrer en France. Les surréalistes avaient lu Alice au pays des merveilles en anglais : Breton, Aragon, Eluard, Desnos surtout… Puis ça a commencé à fleurir dans les années 50, avec même un film de Disney ! Avant la guerre, il n’y avait qu’une traduction pour la jeunesse. Quand j'ai lu le livre, enfant, ça ne m’a pas du tout intéressé. Puis je l’ai lu dans de meilleures traductions, et enfin directement en anglais. Je suis devenu un passionné d’Alice, de son chat dans l’arbre, du passage de l’autre côté du miroir... Si on veut essayer de traduire l’imaginaire dans un livre, on ne peut pas faire mieux !
-
johankata
-
Nower
-
RaZ
-
Ame-Stram-Gram
-
- Terrifier 3 J-24
- Gladiator 2 J-3
- Sur un fil J-17
- Louise Violet J-17
- Vaiana 2 J-4
- Jamais sans mon psy J-25
- Wicked Part 1 J-4
- Mufasa: le roi lion J-25
- The Lord Of The Rings: The War Of Rohirrim J-18