Cape de fin pour la saga de Christopher Nolan ! Avec "The Dark Knight Rises", le cinéaste boucle en effet sa trilogie sur Batman, et c'est donc l'occasion d'en faire un bilan, garanti sans spoilers - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
"Dans Batman Begins, on est témoin de la tragédie et de la douleur qui motivent ce jeune homme plein de colère, il se sent inutile et cherche sa voie - il veut savoir qui il est, et ce qu'il peut devenir. Puis dans The Dark Knight, il découvre sa voie : il EST utile et il fait ce qu'il pense être la meilleure chose qu'il puisse faire de sa vie. Désormais huit ans ont passé et il a perdu la dernière chose qui lui donnait un but... jusqu'à ce qu'il soit obligé de faire face à un nouveau danger qui menace la ville, et qui le menace également" (Christian Bale)
Christian Bale dans The Dark Knight Rises - © Warner Bros. France
Si l'on excepte la série des années 60 ou l'interprétation toute en vannes et sourires en coin de George Clooney, Batman a toujours été un personnage tourmenté. Et ça, ça tombait bien pour Christopher Nolan, dont la jeune filmographie regorgeait déjà d'anti-héros ambigus, que ce soit dans Following, Memento ou Insomnia (qui a été son examen de passage auprès de la Warner), car sa trilogie contient sans aucun doute le plus sombre de ses personnages, un véritable concentré de névroses comme on en voit peu dans des blockbusters estivaux, ce que le teaser de Batman Begins ci-dessous mettait déjà bien en avant.
Ce qu'il ne faut, en effet, pas oublier, et que Batman Begins nous rappelle bien, c'est que Bruce Wayne décide de jouer les justiciers pour venger la mort de ses parents (photo ci-dessous), qui le fait bouillir de colère depuis son enfance. Et même si son but avoué est de protéger les habitants de Gotham City, afin qu'aucun ne vive une tragédie semblable à la sienne, il n'est jamais loin du dérapage qui lui ferait franchir la ligne jaune, accentuant ainsi le côté schizophrénique déjà bien prononcé que constitue sa double-identité.
Bruce (Gus Lewis) et feu ses parents dans Batman Begins - © Warner Bros. France
Sauf que si Batman est généralement l'alter ego de Bruce, dans les autres représentations ciné, celle-ci procède à une inversion des rôles. L'un des dialogues de Batman Begins souligne d'ailleurs bien cette tendance, lorsque Rachel (Katie Holmes) fait référence au fait que le masque du héros est en fait celui qu'il porte en civil (voir l'extrait ci-dessous). Des propos corroborés par Christian Bale, son interprète : "[Bruce] veut maintenir le niveau de colère qu’il a ressentie face à cette injustice mais, dans le même temps, il se fait passer pour quelqu’un d’un peu niais aux yeux de Gotham, pour qu’il ne soit pas suspecté mais considéré comme un salaud pourri gâté", explique l'acteur. "Et à un moment, il va lui falloir commencer à vivre."
C'est en celà que les seconds rôles ont une vraie importance dans les intrigues mises en place par Christopher et Jonathan Nolan, avec David S. Goyer : trop souvent cantonné à apporter le thé à son maître, Alfred (Michael Caine, photo ci-dessous) est ici celui qui lui permet de rester au contact de la réalité, en désamorçant la situation par une pointe d'ironie, ou en lui rappelant plus d'une fois qu'il doit mener une vraie vie et - surtout - être conscient de ses limites, lorsqu'il le voit émerger de son lit le corps recouvert de bleus, du fait que son statut peut l'amener à souffrir pour les autres, mais sans pour autant jouer les martyres jusqu'au bout. Le seul point sur lequel on ne le voit jamais faire de remarque, c'est la grosse voix que Bruce prend lorsqu'il est costumé (et qui a valu à Christian Bale de perdre trois fois la sienne sur le tournage de Batman Begins), alors que celle-ci a tendance à surligner la monstruosité qui guette le personnage (à moins que tout ceci ne soit le résultat d'un masque trop serré au niveau de la gorge) en renvoyant, de façon un peu trop grosse, à Dr. Jekyll et Mr. Hyde.
Michael Caine et Christian Bale dans The Dark Knight - © Warner Bros. France
Légèrement moins présent qu'Alfred (au quotidien en tout cas), Lucius Fox (Morgan Freeman) n'en est pas moins important. Déjà parce qu'il est le fournisseur officiel de Batman (on y reviendra plus tard). Puis parce qu'il sait le remettre en place quand il s'agit d'éthique : passer sous silence tous les objets et véhicules que son patron emprunte, pas de souci. Mais quand celui-ci décide de pirater les portables des habitants de Gotham (photo ci-dessous), même pour retrouver le Joker, à la fin de The Dark Knight, il est le premier à lui taper sur les doigts, sans pour autant le dénoncer. Et c'est d'ailleurs une preuve supplémentaire de la position inconfortable dans laquelle Bruce Wayne met ses complices, qui se sentent comme obligés de rester à ses côtés pour l'empêcher de confondre justice et vengeance, ou de s'abaisser au niveau d'un ennemi sans foi ni loi.
Morgan Freeman et Christian Bale dans The Dark Knight Rises - © Warner Bros. France
Lui aussi sait faire preuve de second degré, contrairement à Rachel Dawes (Katie Holmes, puis Maggie Gyllenhaal). En plus d'être la moins active de ses alliés, elle est aussi celle par qui le côté tragique du statut de Bruce s'exprime le mieux : ce dernier est en effet condamné à graviter autour d'elle sans pouvoir assouvir les sentiments qu'il éprouve, ni atteindre la normalité qu'elle représenterait. C'est en cela que le costume de Batman peut se révéler pesant et, même lorsqu'il essaye de le ranger pour de bon au placard dans The Dark Knight, celui-ci en ressort aussitôt en lui rappelant à quel point il est devenu important pour Gotham City, où il a changé les choses sans retour possible en arrière, en devenant aussi bien la cause de ses malheurs que sa source d'espoir. Contraint de fuir à la fin dudit épisode, pour avoir endossé les crimes d'Harvey Dent (Aaron Eckhart), il se rend pourtant compte qu'il est un symbole d'espoir pour la ville, grâce au commissaire Gordon (Gary Oldman, photo ci-dessous), un autre de ses liens avec le bon côté de la balance, et l'un des seuls à voir en lui un héros.
Gary Oldman dans The Dark Knight - © Warner Bros. France
A travers la figure de Batman, Christopher Nolan va donc au-delà du simple film de super-héros, et en profite pour questionner l'héroïsme, dans un monde encore marqué par la tragédie du 11 septembre, et où le plus dangereux n'est finalement pas celui que l'on croit. En ce sens, le choix de Christian Bale (qui avait failli décrocher le rôle de Robin dans Batman Forever, en 1995) pour être la tête d'affiche se révèle des plus pertinents. Outre le fait qu'il n'ait jamais incarné un héros pur et se soit spécialisé dans les personnages tourmentés, l'un des films les plus marquants de sa période pré-Batman était en effet American Psycho, dans lequel il est déjà question de double-identité et (un peu) de masques. Sur le papier, Bruce Wayne et Patrick Bateman semblent bel et bien différents, mais il n'est pas impossible de voir le second comme une version du premier qui aurait mal tourné et perdu pied, surtout quand on voit les méchants qu'il a du affronter, et comme il a l'air marqué à la fin de son voyage, comme le montre la bande-annonce ci-dessous.
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