Des milliers d'images nous sont parvenues sur les écrans et ont empli les journaux depuis les attentats de 2001. Face au matraquage (télé)visuel quelques grands courts-métrages se sont imposés: petits films d'auteur mais aussi pépites de célèbres réalisateurs. Retour sur ces films choc...
Dounia Georgeon
"Que les citoyens des États-Unis ne supportent pas de voir leur mort en face est une chose, mais qu'ils remodèlent l'image devient très troublant. Ils sont dans la propagande purifiée. On finit par ne plus devoir rien montrer. Alors règne, en maître incontesté, le commentaire de l'événement transformé en stéréotype visuel universel". Jean-Luc Godard dans Libération du 6 avril 2002.
Le 11 septembre et le court-métrage
La tragédie du 11 Septembre 2001 a été évoquée dans de nombreux courts métrages sous des formes narratives extrêmement variées. Les festivals, Internet et les éditions DVD ont permis de faire découvrir des films racontant le 11 septembre de façon insolite et décalée. Contrairement aux longs-métrages hollywoodiens tels que Vol 93 de Paul Greengrass et de World Trade Center d’Oliver Stone qui ont appréhendé l'événement à la manière des films catastrophes jouant sur l’identification du spectateur aux victimes de la tragédie, nous remarquons que les courts-métrages sur le sujet n'ont pas du tout épousé cette vision. Pourquoi?
A cela tout d'abord deux raisons pragmatiques: la durée (qui permet difficilement de créer un climat d'empathie avec un sujet) et le budget mais pas seulement. On s'aperçoit que les courts-métrages ont différé en tous points des films longs qui ont été réalisés peu après les attentats: beaucoup de vidéastes, de dessinateurs se sont ainsi mobilisés pour donner naissance à des ovnis visuels et proposer de véritables "visions" artistiques sur la tragédie. En un sens, la radicalité de l'événement a amené certains artistes à une radicalité formelle et scénaristique. Ils se sont posé la question épineuse déjà évoquée après l'Holocauste par Theodor W. Adorno "peut-on créer à partir de la barbarie?" et "comment créer?". Chaque artiste évoqué dans ce dossier y a répondu à sa manière.
Le film collectif "11'09'2001": "il n'y a pas de hiérarchie dans l'horreur"
Affiche de "11'09''2001"- Copyright Bac Films
Angles de vues: A travers ce projet collectif ce ne sont pas seulement les artistes américains qui se sont exprimés mais aussi de grands noms du cinéma international: Shohei Imamura, Claude Lelouch, Ken Loach, Amos Gitaï... Seul Sean Penn représente le drapeau américain. Les films sont tous fictionnels et évoquent de manière plus ou moins directe les événements: certains mêmes profitent de cette occasion pour évoquer des traumatismes intimes.
La polémique: La présentation du film à Venise et sa sortie dans une quinzaine de pays a soulevé quelques réactions dans la presse américaine. Un article publié aux Etats-Unis dans Variety avait souligné la présence de plusieurs ségments antiaméricains. Sans avoir vu le film, le New York Post est allé beaucoup plus loin en attaquant Vivendi Universal pour avoir "financé un nouveau documentaire qui défend le terrorisme antiaméricain.". Sean Penn, le seul américain impliqué dans le projet, s'est pour sa part déclaré très fier d'avoir participé au film tout en ajoutant que "certains des segments les plus critiques étaient les plus intéressants." Il a ajouté par ailleurs que l'Amérique ne se limitait pas à un petit groupe de "trois cents vieux hommes blancs." Claude Lelouch et Danis Tanovic ont pour leur part salué un film "poétique et humaniste plus que politique."
"Underground zero": un autre regard sur le 11 Septembre
Affiche de "Underground Zero"-Copyright Repérages
Le projet: Un programme intitulé Underground Zero a même été distribué aux États-Unis dès 2002, en salles puis en DVD (cf. www.worldartists.com). Plusieurs des films qui le composent figurent sur le DVD accompagnant ce numéro. Conçus à chaud après la tragédie, ils expriment des "voix intérieures" de l'Amérique et trouvent un écho dans les regards d'autres artistes, venus d'ailleurs. Leurs films courts expérimentaux, documentaires ou d'animation, plus poétiques, plastiques ou politiquement engagés, entendent offrir une saine alternative aux images télévisuelles ressassées depuis cinq ans.
Angles de vue: Le projet sépare deux catégories de films: ceux "vu de l'intérieur" (courts métrages américains) et ceux "vu d'ailleurs" (européens). Si certains réalisateurs ont privilégié le réalisme et se sont tenus au plus proche de l'événement, d'autres ont eu l'audace de réaliser des films expérimentaux, des essais visuels comme Collision de Max Mattler.
Les films:
Le 11/09 vus de l'intérieur :
Ein Märchen aus alten Zeiten Jonas Mekas / États-Unis / 2001 / 6'
The End of Summer Frazer Bradshaw / États-Unis / 2002 / 2'30
Prayer Jay Rosenblatt / États-Unis / 2002 / 3'
A Strange Mourning David Driver / États-Unis / 2001 / 5’
Parthenogenesis Marina Zurkow / États-Unis / 2002 / 1'30
Unfurling Martha Gorzycki / États-Unis / 2006 / 2'20
Wake Abigail Severance & Julia Inez Gandelsonas /
États-Unis / 2001 / 4'30
UA93 : From Newark To Nowhere JJ Walker / États-Unis / 2005 / 2'45
End of an Era Lucas Sabean / États-Unis / 2002 / 6'20
Anaconda Target Dominic Angerame / États-Unis / 2004 / 12'
Le 11/09 vu d'ailleurs :
Just Like The Movies Michal Kosakowski / Autriche / 2006 / 21'
Cargo Jeroen Kooijmans / Pays-Bas / 2005 / 1'20
Untitled Fiorenza Menini / France / 2001 / 28'
Collision Max Hattler / Angleterre / 2005 / 2'30
Flesh Édouard Salier / France / 2005 / 10'
http://vimeo.com/3316747
-
JetLi13
-
hell-fire-5557
-
cristobal c.
-
jojospace
-
hell-fire-5557
-
anatole-tr
-
Metos83
-
hell-fire-5557
-
Clement Schersach
-
Metos83
-
hell-fire-5557
-
Jeanlouislebowski
-
gojecki
-
hell-fire-5557
-
Jb Seuillot
-
dragon_d_or
-
hell-fire-5557
-
heathledgerdu62
-
Locto-de-Jarmila
-
Hipone
-
- Avatar 3 J-385
- Captain America: Brave New World J-77
- Thunderbolts J-154
- Blade J-343
- Mufasa: le roi lion J-21
- Avengers 5 J-518
- Avengers: Secret Wars J-889
- Les Quatre Fantastiques J-238
- Avatar 4 J-1848