Infos, anecdotes, bonus : à l'occasion de la sortie de "Prometheus", retour sur l'une des plus célèbres franchises SF. Dossier réalisé par Olivier Pallaruelo, Yoann Sardet & Maximilien Pierrette avec la collaboration de Déborah Le Bloas
De quoi ça parle ?
Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.
La genèse
Le 12 novembre 1997, Sigourney Weaver et ses Aliens effectuent un quatrième tour de piste dans nos salles, sous la houlette de Jean-Pierre Jeunet. Nettement plus décrié aujourd'hui qu'à l'époque (malgré des recettes mondiales supérieures à 160 millions de dollars et un cumul de 2 634 373 entrées en France), Alien : la résurrection laisse davantage la porte ouverte à une suite que son prédécesseur, mais celle-ci n'arrivera jamais. Enfin si, dans un sens, puisque la bestiole part faire des combats de catch contre le Predator, dans deux cross-overs de sinistre mémoire (surtout le second. Et le premier aussi en fait). Et tandis que, fin 2008, la possibilité d'un épisode 5 est toujours d'actualité, Ridley Scott change son fusil d'épaule quelques mois plus tard, et décide d'employer la méthode dite de "la Warner avec Batman" : repartir à zéro.
Enfin, pas vraiment à zéro, car le but avoué du réalisateur n'est pas de faire un remake du premier opus, mais bien un prequel, dont il confierait la mise en scène à son pubard de futur gendre, Carl Erik Rinsch. Nous sommes alors en juin 2009, et c'est là que les premiers soucis surviennent, puisque la Fox ne souhaite voir personne que Scott derrière la caméra. Ce dernier finit par accepter fin juillet, pendant que Rinsch part voir sur le plateau de 47 Ronin s'il n'y est pas. Et puis... plus rien ! Le réalisateur de Gladiator ayant une liste de projets longue comme le bras d'un gibbon, on en vient vite à se demander si cet "Alien Prequel" ne deviendra pas une "Arlésienne Prequel", dont il s'occupera quand il aura vraiment du temps et s'il en a envie. D'où la surprise qui s'empare de la planète ciné lorsqu'en avril 2010, pendant la promo de son Robin des Bois, Ridley Scott remet le long métrage sur la table en annonçant qu'il ne travaille pas sur un, mais bien deux épisodes*, qu'il compte développer en 3D, et qu'il y serait notamment question du sort réservé au fameux Space Jockey découvert dans le film de 1979, sujet de discussion numéro 1 des forums de fans.
Commence alors la phase de casting, et Sigourney Weaver en profite pour annoncer qu'elle ne souhaite pas apparaître dans le prequel, mais qu'elle participerait volontiers à l'écriture. Hasard ou coïncidence, la première recrue est justement un scénariste : Damon Lindelof, pilier de feu Lost chargé de repasser sur le travail de Jon Spaihts (The Darkest Hour), pendant que Ridley Scott se cherche des acteurs. Et là c'est la foire qui commence, puisque les noms les plus prestigieux se mettent à circuler, de Natalie Portman à Anne Hathaway, en passant par James Franco, Carey Mulligan ou Gemma Arterton, qui affirme, en septembre 2010, se rendre à un entretien avec le réalisateur pour un rôle. Rôle que décrochera finalement l'outsider du groupe, Noomi Rapace. Alors que ses prestations dans la trilogie Millénium tapent dans l'oeil des producteurs hollywoodiens, son nom rythme régulièrement les bruits de couloir qui entourent les projets d'envergure et, peu de temps après avoir rejoint le casting de Sherlock Holmes 2, elle décroche la timbale et son ticket pour l'espace.
15 janvier 2011 : alors que Ridley Scott a récemment annoncé que le tournage aurait lieu dans les studios de Ouarzazate et que les fans se re-matent déjà l'intégrale de la saga en boucle, histoire d'être prêts à temps, un véritable coup de tonnerre rententit. A travers un communiqué, la Fox déclare en effet avoir donné son feu vert à un certain Prometheus, épopée de science-fiction signée Ridley Scott. "Et le prequel alors ?", se demandent beaucoup de gens. En fait il est toujours là. Ou presque : "Bien que le point de départ de ce projet ait été Alien, le processus créatif a fait évoluer l'ensemble vers une nouvelle mythologie, vers un nouvel univers, plus vaste", explique le réalisateur. "Les fans reconnaîtront l'ADN d'Alien, mais les idées développées dans Prometheus sont uniques, vastes et provocantes. Je ne peux pas être plus heureux." Les fans non plus d'ailleurs (après avoir été un peu dubitatifs), surtout que Damon Lindelof, en grande partie responsable de ce changement de direction, en remet une couche en parlant d'un long métrage "audacieux et viscéral" et qui, il l'espère "surprendra tout le monde".
Dans la foulée, c'est le casting qui passe la seconde : Michael Fassbender monte à bord pour jouer un androïde, suivi par Charlize Theron, puis Guy Pearce, Patrick Wilson, Idris Elba et la quasi-inconnu Logan Marshall-Green, que beaucoup, l'auteur de ses lignes compris, ont confondu avec Tom Hardy sur les premières photos. Avec un équipage au complet, le tournage, délocalisé à Pinewood et en Islande peut donc débuter en mars 2011, et la chasse à l'info aussi. Malgré le mystère qui entoure sa nouvelle réalisation, Ridley Scott n'est d'ailleurs pas avare en la matière, puisqu'il annonce successivement, que le scénario renverra autant au mythe de Promethée (Titan autorisé par les dieux à créer la vie sur Terre) qu'au livre "Le Chariot des Dieux" d'Erik von Daniken (selon qui les humains seraient entrés en contact avec les extra-terrestres il y a longtemps), qu'il y sera beaucoup question des origines de l'humanité, qu'il y a de fortes chances pour que les spectateurs se "ch... dessus", et que le raccord avec Alien se fera dans les 8 dernières minutes. L'option "prequel" fait alors son retour en force, et le teaser appuie la connexion dans sa ressemblance avec celui des premières aventures d'Ellen Ripley.
A partir de là, beaucoup son ceux qui se mettent à compter les jours les séparant du 30 mai, date de sortie de Prometheus. Et, contrairement à d'autres qui jouent la carte du minimalisme, Ridley Scott sait faire plaisir aux fans en publiant régulièrement bandes-annonces et photos. Le metteur en scène fait d'ailleurs le déplacement à Paris le 11 avril 2012, en compagnie de Noomi Rapace, Michael Fassbender et Charlize Theron, et nous confiera, en interview, que la mise en boîte de Prometheus s'est faite assez rapidement, puisque le combo "tournage + montage" se sera fait en l'espace d'un an. Sauf que, comme vous l'avez constaté, la génèse du film remonte à bien plus loin. Pour tous ceux qui ont crié "Alien !", pour qu'il revienne, et se demandent notamment si la célèbre bestiole sera du voyage, le débarquement de Prometheus marque donc la fin d'une très longue attente.
Déjà, en 1979...
Au moment de la sortie du premier film, Ridley Scott déclarait au magazine Métal Hurlant (Hors-série N°43 bis) : "J’aurais aimé avoir une troisième version pour cette créature, qui aurait couvert qu’il y avait vraiment une civilisation et que l’épave était peut-être bien un vaisseau de guerre, ou encore un cargo transportant sa propre race ou une arme quelconque d’un point A en un point B, et que quelque chose avait mal tourné. Mais sans cette possibilité, il faut souligner d’une façon ou d’une autre le danger représenté par la chose, comme par exemple en montrant que même son mode de reproduction est terrifiant. (…) J’ai essayé de faire passer ça dans la séquence finale. Ce que je veux, c’est montrer que l’Alien a ne durée de vie limitée, comme un papillon. Et dans cet intervalle de temps, une fois qu’ila décidé ed s’exposer, une fois qu’il surgit de son œuf, il lui faut se reproduire et se propager aussi rapidement que possible, et même peut-être seulement en quelques jours. C’est pourquoi au cours de la dernière séquence, on peut voir le corps du grand Alien exhaler une bave visqueuse : ce que nous essayons de transmettre, c’est que l’Alien est peut-être en train de s’enfermer dans son propre cocon. A ce stade d’ailleurs, il n’attaquera que s’il est provoqué, étant entièrement absorbé par l’accomplissement de son cycle de reproductions". Une vision qui justifiait la séquence (initialement coupée) dévoilant Dallas dans un cocon : il devait en fait être "digéré" par cette matière pour se transformer... en oeuf, et ainsi relancer un cycle. Pas de Reine, donc, dans l'esprit du Ridley Scott de 1979.
A savoir
Prometheus signe les débuts de Ridley Scott dans la captation numérique. Le cinéaste réalise donc son premier film en 3D.
Le choix du nom "Prometheus" pour le vaisseau et l'expédition du film n'est pas anodin. Prométhée était un Titan de la mythologie grecque, qui vola le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Pour cet acte, il fut puni et enchainé à un rocher pour l'éternité, condamné à se faire dévorer le foie par un aigle. Il sera finalement libéré par Héraclès et réhabilité par Zeus. Mais l'histoire de Prométhée reflète bien cette question du rapport de force entre l'humanité et les dieux, thématique récurrente dans le film de Ridley Scott.
Le nom des androïdes de la saga Alien suivent une logique alphabétique. Dans le premier film, l'androïde (incarné par Ian Holm) s'appelle Ash, dans Aliens le retour et Alien 3, il se nomme Bishop, et dans Alien, la résurrection, son nom est Call. Pour Prometheus, Ridley Scott et ses scénaristes suivent donc cette logique en appelant leur androïde David, qui est interprété par Michael Fassbender. Est-il également inspiré par le David de A.I., campé par Haley Joel Osment ?
Michael Fassbender s'est préparé pour son rôle de l'androïde David en revoyant Blade Runner en s'attardant sur la performance du comédien Rutger Hauer... et sur Lawrence d'Arabie (que son personnage regarde en boucle durant le voyage). Il s'est également inspiré du plongeur olympique Greg Louganis.
Le tournage, débuté en août 2010, s'est déroulé en partie dans les studios de Pinewood en Angleterre. Ridley Scott et son équipe, qui désiraient des décors gigantesques pour donner cette impression de réel tactile au film, ont monopolisé les 5 500 mètres carrés des bâtiments, et ont même dû installer une extension de 25%, pour pouvoir tourner la fameuse scène de la tête monumentale.
La taille des décors construits par le chef décorateur Arthur Max et son équipe est équivalente à celle de l'Empire State Building !
Pour les appartements de la sublime mais glaciale Vickers à bord du Prometheus, les décorateurs n'y sont pas allés de main morte. Meubles design, piano Fazioli, lustres Swarovski... Une véritable réplique d'un appartement cossu new-yorkais, mais dans les confins de l'espace !
Sans reprendre totalement le design de l'artiste suisse H.R. Giger (créateur du fameux Xénomorphe de la saga Alien), Neal Scanlan et Conor O'Sullivan, les superviseurs de la création des prothèses et du maquillage de Prometheus, avouent que l'ADN esthétique du premier film est présente. Les deux créateurs ont voulu donner une cohérence et une crédibilité à leurs créatures, en partant constamment du principe que les éléments constitutifs de ces êtres doivent être logiques d'un point de vue de l'évolution biologique. Pour cela, ils se sont beaucoup inspirés des plantes, des créatures marines et d'autres animaux.
L'expédition Prometheus, commanditée par Weyland Industries a, d'après le co-scénariste du film Damon Lindelof, coûté près de mille milliards de dollars ! Un chiffre plausible, quand on sait que Weyland Industries pesait au début des années 2000, c'est à dire à l'époque des films Alien vs. Predator, près de 375 milliards de dollars.
La bande-annonce de Prometheus reprend la même structure, le même montage, et la même bande sonore que la bande-annonce d'Alien, le huitième passager.
Profitant des possibilités propres à Internet, la promotion de Prometheus a pris une direction relativement nouvelle (bien que déjà empruntée par Cloverfield ou la série Lost, entre autres) : les vidéos virales (ce contenu énigmatique qui apparait sur le web et qui, sans s'afficher comme de la promotion pour un film, dessine des pistes et un univers étendu autour de l'objet d'annonce). Le nouveau film de Ridley Scott a donc proposé deux vidéos virales : l'une présentant le personnage de Peter Weyland (interprété par Guy Pearce), directeur de la Weyland Industries - commanditaire de l'expédition du film -, lors d'une conférence du TED ("Technology Entertainment Design") en 2023, et proposant sa propre lecture du mythe de Prométhée. Et une autre, introduisant David, l'androïde joué par le très à la mode Michael Fassbender, membre de l'équipage du Prometheus.
- Spoiler :L'intrigue de Prometheus ne se déroule pas sur la même planète que Alien... et devrait donc laisser énormément de questions en suspens. Le deuxième film promis par Ridley Scott y répondra t-il ? -
Pour aller plus loin...
www.prometheus-movie.com
prometheusfrance.forumdefans.com
Notre interview de l'équipe de "Prometheus"
La conférence de presse
La bande-annonce de "Prometheus"
-
willydemon
-
costiguan
-
chambreclose
-
JokerDreizen
-
Draupnir
-
yulain
-
Afon
-
costiguan
-
heathledgerdu62
-
trance51
-
riddick35
-
toxigen42
-
dalanera
-
allan414
-
Gosthinthedeath
-
Nicolas C.
-
hupercraft
-
mamy-tromblon
-
Guillaume Q.
-
14caen
-
cueldalie
-
sparowtony
-
CSS_DEIMOS
-
Ulrich Ducloux
-
Alex Jaeger
-
Swamped
-
timator
-
napo64
-
timator
-
Petit_monstre
-
Mr Soucolline
-
Mr Soucolline
-
cueldalie
-
quinlan1
-
cueldalie
-
cueldalie
-
Petit_monstre
-
Marla_10
-
valentinmitchel
-
Miles QUARITCH
-
cueldalie
-
Maucolin Jessica
-
hazel_motes
-
Nostromo_girl
-
Arkash9
-
jupil
-
the_fan_of_inception
-
151
-
JokerDreizen
-
nonos_675
-
felson
-
CyberInflames
-
el-Kantero
-
GUMSOMATOR
-
LadyCampino
-
Petit_monstre
-
lostlife
-
seke
-
hell-fire-5557
-
Mr Soucolline
-
TestFR
-
cueldalie
-
cueldalie
-
seke
-
johnnylang
-
wouwou49
-
alastor78
-
quinlan1
-
A-Starchild
-
kinito31
-
- Avatar 3 J-390
- Captain America: Brave New World J-82
- Thunderbolts J-159
- Blade J-348
- Mufasa: le roi lion J-26
- Avengers 5 J-523
- Avengers: Secret Wars J-894
- Les Quatre Fantastiques J-243
- Avatar 4 J-1853