PREDATOR (1987)
De quoi ça parle ?
Parti à la recherche d'une équipe de conseillers militaires américains dans la forêt équatorienne, un commando de mercenaires dirigé par Dutch Schaefer est attaqué par un ennemi invisible…
Pourquoi le (re)voir ?
Arnold Schwarzenegger en tête d’affiche, un poster tout à la gloire du action-hero, un monstre venu de l’espace : il n’en fallait pas plus pour donner à Predator des allures de série B (voire Z ?) pour locations testostéronées du samedi soir (1987, c’est la grande époque des vidéo-clubs). Pourtant, les initiés savent à quel point Predator a marqué le cinéma d’action et de science-fiction.
Le mérite revient aux scénaristes Jim et John Thomas, qui ont inventé une créature mémorable, à la mythologie déjà bien établie dès ce premier opus (un chasseur en safari à la recherche de la proie la plus féroce, qui n’attaque jamais du "gibier" désarmé, qui respecte son adversaire) ; au génie des effets spéciaux Stan Winston, créateur du look du Predator (armure, dreadlocks, masque de combat, mandibules).
Sans oublier le réalisateur John McTiernan, évidemment, qui met en scène des mercenaires à la frontière de la caricature et pourtant si réalistes, et dont la caméra nous plonge littéralement au cœur de la jungle, dans une atmosphère étouffante et labyrinthique où le danger est partout. On retiendra notamment le final du film, un affrontement primal et quasi-muet entre Schwarzie et le Predator : l’homme face au monstre, le chassé face au chasseur… Culte.
Le réalisateur
Diplômé en théâtre, fils d’un directeur d’opéra, John McTiernan a révolutionné le cinéma d’action moderne depuis le début des années 80. Avec Predator, bien sûr, mais surtout avec Piège de Cristal, A la poursuite d'Octobre rouge et Une journée en enfer. Boudé par Hollywood après l’échec de ses derniers films (Rollerball, le chef-d’œuvre maudit Le 13è Guerrier) et une triste affaire d’écoutes téléphoniques, il travaille actuellement sur plusieurs projets : Run, The Murder of Orson Welles et The Nez-Perce War.
Pour AlloCiné, il se souvient du tournage de Predator : "Les studios nous ont envoyés sur la côte Ouest du Mexique au départ. Mais il y avait peu de forêt et avec l’automne, les feuilles tombaient... Du coup, nous sommes partis sur la côté est, côté Caraïbes. Là où il n’y avait pas de touristes. Ce n’était pas un endroit susceptible de charmer une équipe hollywoodienne, mais Arnold a apprécié l’endroit… Et cette jungle a été vraiment parfaite. Un bon décor naturel apprend tellement aux acteurs. Ils peuvent développer leur imaginaire et donc leurs personnages : plutôt que de parler d’un endroit, il n’y a rien de tel que d’y plonger directement les gens…"
"Comme les enfants, ils se mettent à y croire en utilisant l’environnement. C’est pour cette raison qu’un film CGI tourné sur fond vert est très difficile à faire de manière crédible. Car l’aspect humain qui ressort de votre film, c’est celui de Los Angeles. Car c’est là que se trouvent vos acteurs émotionnellement et physiquement avant, pendant et après la prise. Même avec de grands acteurs, ça se ressent et au final, votre film "sent" Los Angeles. Alors que si vous sortez vos acteurs, ça rend tout plus crédible et plus facile du coup…"
Le saviez-vous ?
Kevin Peter Hall, le géant (2,20m) dans le costume du Predator, apparaît à visage découvert à la fin du film : c’est le pilote de l’hélicoptère. Avant Predator, il avait campé le Bigfoot dans Harry et les Hendersons.
Jean-Claude Van Damme, alors inconnu, devait initialement camper le Predator. Il a d’ailleurs tourné quelques séquences-tests, pour le costume de camouflage de la créature, avant de quitter le projet, mécontent de se voir confier un rôle d’effet spécial. Le Predator était alors envisagé comme une créature agile, il a ensuite été repensé comme un chasseur plus massif.
Arnold Schwarzenegger a perdu 12 kilos pour les besoins du film : un soldat ne doit pas être trop musclé pour être efficace. John McTiernan a lui aussi perdu 12 kilos sur le tournage, très éprouvant, d'autant qu'il se méfiait de la nourriture locale. Il s'est également cassé le poignet durant les prises.
L’idée du film est née d’une blague entendue par les scénaristes : le seul adversaire susceptible de battre Rocky Balboa serait un extraterrestre.
Le sang du Predator est un mélange de jelly et de la substance qu’on retrouve dans les tubes photo-luminescents. C’est James Cameron qui aurait suggéré d’ajouter les quatre mandibules au Predator.
PREDATOR 2 (1990)
De quoi ça parle ?
Los Angeles 1997. Le détective Mike Harrigan et son équipe luttent contre toutes sortes de trafiquants. Bientôt, un tueur invisible et invulnérable décime leurs rangs. Mike mène son enquête et découvre que Los Angeles est devenue le terrain de chasse d'un prédateur venu d'un autre monde...
Pourquoi le (re)voir ?
D’une jungle à l’autre. Méconnue et souvent mal considérée, cette suite (toujours écrite par les frères Thomas) est pourtant une vraie réussite. Déjà parce qu’elle a l’intelligence de reprendre la franchise sans se répéter, en transposant l’intrigue au cœur du béton : fini l’enfer vert, bienvenue dans l’enfer gris des ghettos du Los Angeles de 1997, où les gangs de narcotrafiquants s’avèrent être des prises de choix pour notre Predator.
Ensuite parce que le héros n’est pas un über-Schwarzie mais un flic assez commun, campé par un Danny Glover plutôt crédible et loin de son image de flic bedonnant et sympatoche de L’Arme fatale. Enfin parce qu’on découvre de nouveaux us et coutumes de la créature (le Predator ne tue pas une femme enceinte, il sait attiser la haine du héros pour l’attirer son son terrain de chasse, le vieux Predator salue le courage de l’humain valeureux à la fin du film), de nouvelles armes (le disque-boomerang, la lance rétractable ou le kit d’auto-chirurgie) et son vaisseau (garni de trophées dont… un crâne d’alien !).
Malgré ça, le film passe inaperçu lors de sa sortie (600 000 entrées France, 30 millions de dollars au box-office américain). Dommage et surtout injuste.
Le réalisateur
Spécialisé dans le thriller, Stephen Hopkins a travaillé pour le grand comme pour le petit écran (Les Contes de la Crypte, 24 heures chrono, Californication). Au cinéma, après des débuts remarqués sur Freddy 5 et Predator 2, il signe La Nuit du jugement, Blown away, L'Ombre et la proie (un autre film de chasse), Perdus dans l'espace et deux films cannois : Suspicion et The Life and death of Peter Sellers.
Le saviez-vous ?
Predator 2 est le premier film à recevoir la classification "NC-17" (interdit aux moins de 17 ans). Le montage sera corrigé (à vingt reprises) pour obtenir un meilleur rating, en supprimant de nombreuses scènes de massacres perpétrés par le Predator.
La suite n’a pu obtenir l’aval de la Fox qu’à cause du succès du comic-book inspiré par le premier opus. Le premier numéro avait pour héros le frère du personnage incarné par Arnold Schwarzenegger dans le premier film.
Un projet de troisième film devait raconter les aventures de Raphael Adolini, propriétaire du pistolet antique remis par le Predator à Danny Glover à la fin du film. Cette idée verra le jour dans un comic-book, contant la disparition du marin et de son équipage au cœur du triangle des Bermudes.
Gaffe suprême pour les puristes : dans la scène de l’abattoir, le Predator retire son masque… et continue de voir en mode thermique. Une vision qui n’est censée être possible qu’en portant le masque !
Kevin Peter Hall, l’interprète du Predator, est mort du sida peu après la sortie du film.
PREDATORS (2010)
De quoi ça parle ?
Mercenaire, soldat d’élite, sniper, narcotrafiquant, yakuza, prisonnier : huit "tueurs" se réveillent au cœur d’une jungle luxuriante située sur une planète inconnue. Ils se retrouvent soudain au cœur d’une partie de chasse menée par une race extraterrestre mystérieuse et implacable. Et si ces aliens semblent être de redoutables prédateurs, les humains, eux, sont très clairement le gibier…
Pourquoi le (re)voir ?
Predator, brillamment mis en scène par John McTiernan en 1987, a marqué l’histoire du cinéma d’action. Si Predator 2 a brillamment repris le flambeau, les autres films ciblés sur ces monstres venus de l’espace (les spin-off Alien vs. Predator et Aliens vs. Predator – Requiem) furent nettement moins mémorables. Alors, pourquoi Predators a-t-il tous les atouts pour renouer avec les qualités qui avaient fait le succès du premier film ? Pas seulement parce qu’il fait place à plusieurs predators, comme le laissait augurer le final de Predator 2 (d’où le "s" dans le titre)…
Mais surtout parce que le long métrage est supervisé par Robert Rodriguez, qui a travaillé sur le projet depuis le milieu des années 90 et qui a eu une entière main mise sur le projet. Endossant la fonction de producteur, l’auteur de Desperado et Sin City a voulu donner forme à ce nouvel opus en prenant pour référence le chef-d’œuvre de John McTiernan. Au centre de l'affiche, Adrien Brody succède à Arnold Schwarzenegger, dans le rôle d’un mercenaire à la tête d’un groupe de têtes brûlées, pourchassé dans la jungle par les fameuses créatures…
Le réalisateur
Ancien clippeur et réalisateur de pub, Nimrod Antal est révélé par Kontroll, son premier long métrage (hongrois) primé à Cannes (2003). Il est alors approché par Hollywood, et se voit confier un autre thriller Motel, avant de s’essayer au film de braquage avec Blindés. En 2010, Robert Rodriguez l’invite sur la planète des Predators (du moins leur réserve de chasse) et lui confie le troisième volet de la franchise.
Le saviez-vous ?
Le pitch basique du film a été conçu par Robert Rodriguez en 1994 lorsqu'il travaillait sur Desperado (1995). Il présenta une première version à la 20th Century Fox, mais ils la refusèrent car le budget nécessaire était trop important.
Dans la peau des Predators, on retrouve des spécialistes de ce genre de rôles : Derek Mears (loup-garou dans Cursed, cannibale-mutant dans La Colline a des yeux 2 ou encore derrière le masque de Jason Voorhees dans Vendredi 13), et Brian Steele (la créature de Relic, loup-garou dans Underworld, Sammael dans Hellboy, créature génétiquement modifiée dans Resident Evil : Extinction ou encore T-600 dans Terminator Renaissance).
Comme dans les épisodes précédents de la saga, Alice Braga reprend le rôle traditionnel joué par une actrice latino-américaine. Elle prend ainsi la relève après Elpidia Carrillo dans Predator et Maria Conchita Alonso dans Predator 2.
Deux espèces de Predators sont à l'affiche de ce film : le Predator classique, et les über-Predators, plus massifs et plus agressifs. À découvrir également : les chiens de chasse des Predators, lancés en meute aux trousses du gibier humain.
THE PREDATOR (2018)
De quoi ça parle ?
Les pires prédateurs de l'univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l'ADN d'autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d'anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.
Pourquoi le (re)voir ?
Parmi les nombreux films de la franchise, The Predator de Shane Black est peut-être le plus critiqué. Cet opus signe également le plus gros échec de la saga. Doté d'un budget de plus de 85 millions de dollars, le blockbuster n'en a rapporté que 160 millions. Néanmoins, cette suite peut s'apprécier si l'on accepte son côté nanar assumé.
The Predator fait également preuve d'une grande générosité du côté des séquences d'action. C'est aussi l'occasion de découvrir une nouvelle espèce de Predator en la présence de l'Ultimate Predator, le plus puissant de tous. Surtout, ce n'est pas dans les autres films que vous verrez un enfant s'emparer du casque de la créature pour exploser, malgré lui, une maison avec le canon.
Le réalisateur
En 1987, Shane Black fait ses premiers pas d'acteur dans le tout premier Predator. Il incarne un soldat blagueur face à un Sonny Landham de glace et un Arnold Schwarzenegger alors au sommet de sa gloire. Suivent des petits rôles dans la comédie d'horreur Flic ou Zombie en 1988, Robocop 3 en 1989 ou Pour le pire et pour le meilleur en 1997 qui lui permet de donner la réplique à Jack Nicholson.
Il s'illustre ensuite en tant que scénariste. Il écrit L'Arme fatale et collabore aux suites, L'Arme fatale 2 (1989) et L'Arme fatale 3 (1992), en tissant les histoires de ces films mais laissant l'écriture du scénario à Jeffrey Boam. Fort de ces succès, Shane est à l'époque le scénariste le plus prisé et le mieux payé d'Hollywood. Il touche notamment 1.75 million de dollars pour écrire le film d'action avec Bruce Willis, Le Dernier samaritain.
En 2005, il met en scène son premier long métrage Kiss kiss, bang bang. Il réalise ensuite le troisième volet d'Iron Man et dirige Russell Crowe et Ryan Gosling dans le jubilatoire The Nice Guys. The Predator est son quatrième film.
Le saviez-vous ?
The Predator marque le début de carrière de Brian Prince. L’acteur de plus de deux mètres et adepte de parkour, tient en effet le rôle-titre. Une fois le costume du Prédator enfilé, il surplombe tout le reste du haut de ses 2,15m.
Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr. sont les copropriétaires d’Amalgamated Dynamics, designers et constructeurs du costume que porte Brian Prince. Gillis et Woodruff ont tous deux travaillé pour Stan Winston sur le film original.
Lors du tournage, le nom de code pour la production de The Predator était « Ollie ». Ollie est le nom du chien de Shane Black, un pitbull de trois ans. Un autre pitbull apparaît dans le film, pourchassant le petit Rory. Il y a aussi des chiens prédateurs. Et le personnage d’Olivia Munn, Casey, apparaît dans une scène avec un chien. En réalité, l’un des deux chiens d’Olivia Munn, Chance, joue le chien de Casey.
PREY (2022)
De quoi ça parle ?
Il y a trois siècles sur le territoire des Comanches, Naru, une farouche et brillante guerrière, se fait désormais un devoir de protéger sa tribu dès qu’un danger la menace. Elle découvre que la proie qu’elle traque en ce moment n’est autre qu’un prédateur extraterrestre particulièrement évolué doté d’un arsenal de pointe des plus sophistiqués. Une confrontation aussi perverse que terrifiante s’engage bientôt entre les deux adversaires...
Pourquoi le (re)voir ?
Prey est, sans en douter, le meilleur film de la franchise depuis l’original. Il met en lumière les Comanches, ce peuple amérindien et en fait les héros de son histoire. Si rare dans le genre de la science-fiction, cette représentation est plus que bienvenue.
Plutôt que de foncer tête baissée dans l’action, Prey prend son temps et soigne sa montée en tension. Le Predator apparaît furtivement, ici et là, avant de se révéler intégralement à la fin du deuxième acte. De quoi faire languir le public pour mieux créer l’attente et le désir. Il en est de même pour la violence et le gore.
Avec une réalisation plutôt classique mais solide, le film fait preuve d’une belle générosité. Il confirme le savoir-faire de son metteur en scène, Dan Trachtenberg, que l’on aimerait retrouver plus souvent derrière la caméra.
Le réalisateur
Derrière la caméra, on retrouve un réalisateur talentueux, Dan Trachtenberg - connu, entre autres, pour 10 Cloverfield Lane. Toujours dans l’ombre des monstres, le cinéaste propose un long métrage simple, humble, mais terriblement efficace. À côté du cinéma, il s'illustre également sur le petit écran et met en scène des épisodes pour The Boys, Black Mirror ou encore The Lost Symbol.
Le saviez-vous ?
Autrefois connu sous le titre de production Skulls, Prey est un projet de longue date entrepris par la Fox durant la production de The Predator, et avant son rachat par Disney. Le lien du film avec la saga Predator était alors maintenu secret. Le studio espérait jouer sur l'effet de surprise mais un article de Deadline avait révélé à l'époque l'information.
L'ancien basketteur professionnel Dane DiLiegro, qui a joué dans plusieurs clubs, notamment en Italie et en Israël, incarne l'alien tueur.
La productrice Jhane Myers, qui a des origines comanches, a révélé que le film devait initialement être tourné en Comanche, la langue de la tribu mise en scène dans Prey. Finalement, cela n'a pas pu se faire mais le long-métrage a été doublé en Comanche. Ainsi, les spectateurs peuvent avoir accès à une piste audio et des sous-titres intégralement en Comanche s'ils le souhaitent.
LE PREDATOR APPARAÎT ÉGALEMENT DANS...
Alien vs. Predator de Paul W.S. Anderson
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Aliens vs. Predator - Requiem de Colin Strause, Greg Strause
Les deux plus mythiques franchises de la science-fiction, Aliens et Predator, reprennent leur combat sans merci. Cette fois, il sera impossible de leur échapper, leur terrain de chasse étant... la Terre.
Batman : Dead End de Sandy Collora
Une sombre ruelle balayée par la pluie... Batman a rendez-vous avec le Joker, récemment échappé de l'asile d'Arkham. Mais un danger bien plus grand se dissimule dans l'ombre... L'homme chauve-souris s'engage alors dans le plus terrible des combats...
Comic-books :
Predator
Aliens vs. Predators
Predators (basé sur le film de 2010)
Predators : preserve the game (suite du film de 2010)
Jeux vidéo :
Predator (1987)
Predator 2 (1990)
Alien vs. Predator (1999)
Alien vs. Predator 2 (2001)
Aliens vs. Predator : Extinction (2003)
Predator : Concrete Jungle (2005)
Aliens vs. Predators (2010)