A l'heure où la 3D s'invite peu à peu dans toutes les salles de France (et bientôt dans les foyers), il est temps de faire un point sur les différentes technologies utilisées. Quel est l'impact sur les films ? Pourquoi paye-t-on un supplément pour une séance 3D ? Reportage dans plusieurs salles de France et sondage pour mieux connaître vos habitudes... Alors... niveau 3D : vous êtes plutôt "actif" ou "passif" ? Dossier et interviews réalisés par Thomas Jullienne
François Letort, directeur du Méga CGR de Torcy
Tout a commencé fin 2007. A l’époque seuls quelques cinémas étaient équipés d’une seule salle numérique mais aucun cinéma dans sa globalité. Le Directeur Général du groupe, Jocelyn Bouyssy avait la volonté de passer au numérique, et la rencontre avec la société Arts Alliance Média a été l’élément déclencheur. Le contact a été bon, les conditions favorables, et les choses se sont alors accélérées. Nous ne voulions pas faire un développement de quelques salles, mais équiper tout le circuit en numérique. De plus, nous savions que le passage à cette technologie était inévitable, donc autant être les premiers ! Et depuis février 2009, toutes les salles CGR sans exception sont équipées. Cela a permis aux distributeurs d’accélérer la production de copies numériques et a donné le vrai coup d’envoi de l’équipement des cinémas français en numérique. Concernant la 3D, le but pour nous était d’avoir la moitié des salles de chaque multiplexe équipées en RealD 3D pour la sortie de L'Âge de glace 3. Rapidement toutes nos salles seront 3D comme le Méga CGR Le Français de Bordeaux et celui de Tarbes.
Depuis quand le cinéma de Torcy est équipé en 3D ?
Les premières séances 3D ont eu lieu en décembre 2007 pour U2 3D ou Bienvenue chez les Robinsons, puis en juillet 2008 pour Voyage au centre de la terre. Aujourd’hui toutes les salles de Torcy sont équipées en numérique et 8 d’entre elles sont 3D.
Sous quelle forme les films numériques vous parviennent-ils ?
De trois façons : sur support physique (réception d’un disque dur), par adsl, et par satellite. Pour ce dernier, cela nous permet également de faire des retransmissions en live de spectacles, opéras ou événements sportifs.
Pour accélérer la réception des films, 4 modems adsl sont utilisés simultanément.
Proposez-vous le même film en 2D et en 3D ?
Aujourd’hui si un film est disponible en 3D, nous ne le diffusons qu’en 3D. Sur le film Là-haut nous avions essayé de proposer les deux versions dans certains cinémas, mais cela provoquait de la confusion pour les spectateurs. Certains ne comprenaient pas pourquoi à leur séance le film était en 2D. Nous avons abandonné la 2D à la fin de la première semaine d’exploitation. De plus avec la multiplication des sorties en 3D sur une même période (par exemple 5 films 3D sont prévus pour Noël 2011), il est impossible de proposer le film dans 2 salles différentes pour chaque version 2D et 3D. C’est aussi pour cette raison que nous avons donc privilégié la programmation des films en 3D depuis le début.
Seuls des films sont diffusés en 3D ?
Non. Nous avons diffusé une finale hommes de Roland Garros, le concert de U2 Vertigo Tour, bientôt l’opéra Carmen en 3D et d’autres programmes sont prévus, dont certains en live. Mais nous refusons de diffuser des programmes autres que des films le samedi soir. Nous avons par exemple refusé de retransmettre le programme du Metropolitan Opéra à cause de cela. Il n’est pas envisageable pour nous de supprimer des séances de films un samedi soir. Nous avions proposé de diffuser le mardi les représentations enregistrées le samedi, mais cela nous a été refusé par Ciel Ecran (ndlr : Ciel Ecran est le distributeurs des retransmission des opéras). Nous avons depuis créé une structure de distribution de contenus - "Côté Diffusion" - pour nous permettre de programmer du contenu alternatif aux séances voulues.
Quel est le principe général de la 3D avec lunettes passives ?
C’est un système qui fonctionne avec des filtres polarisants : les lunettes. Deux images polarisées différemment sont projetées sur l’écran et les lunettes autorisent à chaque œil la vision d’une seule image. Ces images sont décalées l’une par rapport à l’autre, en reprenant le décalage naturel existant entre nos 2 yeux. Le cerveau compile ces 2 visions légèrement différentes en une seule image, ce qui créé l’impression de 3D. Il est difficile de rentrer plus dans le détail, cela deviendrait très technique.
A la sortie du projecteur deux images sont projetés. Le dédoublement se fait ici par un système de miroirs.
Y-a-t-il une perte de luminosité en 3D ?
Elle est minime autour de 10% et n’est pas gênante car elle vous immerge encore plus. En 3D les images "sortent" de l’écran, et avec les filtres des lunettes devant les yeux, vous ne voyez plus le contour de l’écran. C’est, en dehors de l’image, le noir total. Ici à Torcy nous avons du changer certains projecteurs pour gagner en luminosité. De plus, nos lunettes, les RealD, sont beaucoup plus claires que les lunettes actives.
Pourquoi avoir choisi la technologie "passive" RealD ?
Pour la simplicité d’utilisation. Les lunettes ne cassent pas. Elles sont très peu chères et nous n’avons pas à gérer la distribution avant séance et le retour des lunettes après le film : les spectateurs les conservent et reviennent avec pour les films en 3D. Au moment de L’Âge de glace certaines salles CGR étaient encore équipées en lunettes actives et c’était très difficile à gérer : des centaines de lunettes étaient cassées, perdues ou volées.
Le projecteur a-t-il du être modifié ? Et l’écran ?
On a du ajouter des éléments externes au projecteur : On ajoute un filtre polarisant et un décodeur REALD. L’écran lui doit être changé. Il est argenté métallisé.
Autre façon de dédoubler l’image : l’ajout d’un filtre LCD.
Comment les lunettes RealD sont-elles remises au spectateur ?
Directement en caisse avec le billet, ou seules au comptoir confiserie. C’est un objet indépendant de la place de cinéma. Par ailleurs certains téléviseurs (LG) prochainement proposés au grand public seront compatibles RealD.
On peut donc imaginer que le spectateur conserve la même paire de lunettes pour son domicile et sa sortie ciné.
En effet. (ndlr : voir plus loin dans ce dossier)
Il existe maintenant des modèles pour les enfants !
Y a-t-il un surcout sur le prix de l’entrée ?
Oui il le spectateur doit payer la paire de lunettes 3D et une majoration imposée par le distributeur.
Le distributeur impose le surcoût 3D ?
Oui pour la partie intégrée au billet CNC. L’achat des lunettes de cinéma étant hors du billet CNC. Cette majoration permet au distributeur de gagner plus d’argent puisqu’il est payé au pourcentage sur les recettes des entrées.
Comment justifiez-vous cela auprès de vos spectateurs ?
De notre côté, l’investissement matériel en justifie une partie. Mais aujourd’hui la plus grosse part de ce supplément est imposée par le distributeur du film. Aujourd’hui il n’est pas dit, pour cette raison, que nous acceptions de diffuser Shrek 4 ou Toy Story 3 en 3D. (ndlr : l’entretien a eu lieu le 22 juin 2010) A ce sujet, le premier désaccord a eu lieu sur le film « Monstres contre Aliens » : le distributeur a voulu imposer un supplément de 3 €, ce que nous avons refusé et par conséquent, nous avons sorti le film seulement en 2D. Notre but à terme est que la majoration 3D soit la plus minime possible pour le client.
Comment votre clientèle perçoit la 3D ?
Cela dépend des films. Certains films ont été pensés dès le scénario en 3D et cela se ressent. La manière de réaliser a été adaptée à chaque étape pour la 3D. A contrario, des films sont transformés en 3D en postproduction : Cela se fait par des logiciels et le rendu est nettement moindre! Nous avons eu quelques plaintes de clients sur le film « Le choc des titans ». Le film était de qualité, mais la 3D non. Aujourd’hui peu de films offrent des effets jaillissants qui plaisent notamment aux enfants, mais qui peuvent rapidement lasser. Dans « Toy Story 3 » l’accent est mis au contraire sur la profondeur, et la sensation d’immersion est, de fait, très réussie, comme pour Avatar on entre dans l’univers du film.
La 3D est un véritable attrait pour le grand public, apportant des sensations difficiles à recréer chez soi, pour l’instant… Mais quand le parc de téléviseurs 3D à la maison sera plus conséquent, comment vous démarquerez-vous ?
C’est l’histoire du cinéma ! Vous aviez la couleur à la télé dans les années 50, mais vous alliez toujours au cinéma, pour l’ambiance et la taille de l’image. Et vous ne rigolerez jamais de la même manière chez vous qu’au cinéma devant un film comme « Bienvenue chez les Chtis ». Aller au cinéma revêt une dimension sociétale. On peut comparer le cinéma à la Formule 1 qui développe et utilise des technologies qui seront par la suite adaptées à la télévision comme aux voitures de série. Et de fait, on fabrique toujours des technologies en avance. Actuellement, en salles, seules la vue et l’ouie sont mises à contribution, mais il reste trois sens… nous faisons des tests en ce moment…
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