Cannes 2010 - Les Films

Tournée de Mathieu Amalric
Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier
Hors-la-loi de Rachid Bouchareb
Biutiful d'Alejandro González Inárritu
The Housemaid de Im Sang-soo
Autoreiji de Takeshi Kitano
Poetry de Lee Chang-Dong
Copie conforme d'Abbas Kiarostami
Another year de Mike Leigh
Fair Game de Doug Liman
Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun
La nostra vita de Daniele Luchetti
You, my Joy de Sergeï Loznitsa
Soleil trompeur 2 de Nikita Mikhalkov
Loong Doonmee Raleuk Chaat de Apichatpong Weerasethakul Chongqing Blues, de Wang XiaoshuaiTender Son - The Frankestein Project de Kornél Mondruczó
Route Irish de Ken Loach

Tournée de Mathieu Amalric
Grand habitué de la sélection officielle… en tant qu’acteur, Amalric a pour la première fois les honneurs de la compétition comme réalisateur. Il joue le rôle principal de ce film qui s’annonce très singulier : l’histoire d’un producteur de show de New Burlesque, autrement dit un spectacle de strip-tease, non pas avec des bimbos mais avec des femmes ordinaires. Le reste du casting est composé essentiellement de non-professionnel(le)s, d’acteurs de théâtre, et d’invités surprises comme le producteur Pierre Grimblat !

En juillet 2009, AlloCiné interviewait Mathieu Amalric, alors en pleine phase de montage. il nous a parlé de son film, des comédiennes, de sa méthode de tournage...

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Il sera beaucoup question de l’Algérie cette année à Cannes, non seulement avec la suite d’Indigènes, mais aussi avec ce très attendu cinquième long métrage de Xavier Beauvois, qui n’avait pas donné de nouvelles depuis Le Petit lieutenant en 2005. Lauréat du Prix du Jury en 1995 pour N'oublie pas que tu vas mourir, dans lequel il incarnait un séropositif, il aborde un autre sujet délicat : l’enlèvement et l’exécution des moines trappistes de Tibhirine en 1996. Au casting : Michael Lonsdale et Lambert Wilson –également à l’affiche du Tavernier.



La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier
Ce n’est pas parce que Thierry Frémaux est un vieil ami de Bertrand Tavernier (on peut parler du gang des Lyonnais cinéphiles...) que celui-ci est forcément sélectionné. D’ailleurs, son dernier film en compétition, Daddy Nostalgie, date d’il y a 20 ans ! Il revient avec un film d’époque interprété par une belle brochette de jeunes acteurs : Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet et dans le rôle-titre Mélanie Thierry, tout juste auréolée de son César du Meilleur espoir.

Hors-la-loi de Rachid Bouchareb
La suite d’une belle aventure. En 2006, Indigènes créait l’évenement sur la Croisette –et au-delà. Cette fresque sur les soldats oubliés de l’armée d’Afrique avait valu à ses comédiens un Prix d’interprétation collectif… et avait permis une revalorisation des pensions des anciens combattants. Le film se terminait à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Hors-la-loi prend le relais, et revient sur le combat de l’Algérie pour l’indépendance. A l’exception de Samy Naceri, les acteurs d’Indigènes sont au rendez-vous.



Biutiful d'Alejandro González Inárritu
C’est un enfant de Cannes. Son coup d’essai, Amours chiennes (Amores perros) , avait secoué la Semaine de la Critique il y a dix ans pile poil. Son dernier film, Babel, avait remporté le Prix de la Mise en scène en 2006. Javier Bardem est le héros de ce quatrième opus, le premier que le cinéaste mexicain ait écrit sans son complice Guillermo Arriaga. Faut-il alors s’attendre à de grands changements dans son univers ?



The Housemaid de Im Sang-soo
C’est la première fois qu’il est en lice pour la Palme d’or, mais Im Sang-soo est loin d’être un inconnu. Auteur d’œuvres louées pour leur sensualité (Une Femme coréenne) et leur efficacité (The President's Last Bang), il signe un remake d’un classique du cinéma coréen de 1960. A noter la présence au casting de Jeon Do-Yeon, sacrée Meilleur actrice en 2007 pour l’émouvant Secret Sunshine de Lee Chang-Dong –lui aussi en compétition cette année. On trouve sur Youtube les premières images de ce film qui s’annonce plutôt hot…



Autoreiji de Takeshi Kitano
Qui a dit que Takeshi Kitano n’avait plus rien à nous dire ? Certes, ses derniers films en ont déstabilisé plus d’un, mais ces vrais-faux autoportraits d’un artiste en crise restaient passionnants (cf Achille et la tortue, en salles actuellement). Onze ans après L' Eté de Kikujiro, qui avait fait fondre tous les festivaliers (sauf le jury de David Cronenberg...), le revoilà en compétition avec cet Outrage qui voit le Japonais revenir au film de yakuzas. Comme on peut le vérifier dans cette bande annonce qui circule sur le Net…



Poetry de Lee Chang-Dong
Deuxième Coréen de la compétition, il était à Cannes l’an dernier… mais en tant que membre du Jury présidé par Isabelle Huppert. Deux ans plus tôt, Lee Chang-Dong était en compétition avec Secret Sunshine, qui avait valu à son actrice un Prix d’interprétation. Il n’est pas impossible que ce scénario se reproduise avec ce cinquième long métrage qui s'annonce tout aussi émouvant : Poetry évoque la relation entre une grand-mère, poétesse atteinte d’Alzheimer, et son petit-fils. Voici la bande annonce :



Copie conforme d'Abbas Kiarostami
L’affiche du 63e Festival de Cannes, avec Juliette Binoche armée d’un pinceau, laissait peu de doute sur la présence de ce film sur la Croisette. Dès le départ, le projet semblait calibré pour le festival : un auteur consacré derrière la caméra (l’Iranien Abbas Kiarostami (Palme d'or en 1997 pour Le Goût de la cerise), qui tourne pour la première fois loin de son pays), une star française et internationale devant (la Binoche, donc), le tout filmé sous le soleil de la Toscane.



Another year de Mike Leigh
Avec Ken Loach, c’est l’autre grand habitué de la Croisette made in UK. Connu pour ses peintures sombres de la Grande-Bretagne, il avait surpris avec son précédent film, l’enjoué Be Happy (Happy-Go-Lucky). Reviendra-t-il à sa veine pessimiste ? Le réalisateur de Secrets et mensonges (Palme d'or 1996) a en tout cas réuni ses acteurs fétiches, Jim Broadbent et Imelda Staunton, inoubliable héroïne de Vera Drake



Fair Game de Doug Liman
Quelques semaines après la victoire de Démineurs aux Oscars, la guerre en Irak est encore au menu du seul film américain de la compétition (pour l’instant…). Derrière la caméra, Doug Liman, l’auteur de La Mémoire dans la peau, dont les deux derniers longs métrages n’avaient pas exactement un profil cannois (Mr. & Mrs. Smith et Jumper !). Devant la caméra : l’homme qui a décerné la Palme d’or à Entre les murs (Sean Penn) et Naomi Watts, qu’on verra aussi dans le nouveau Woody Allen. Ils s’étaient déjà donné la réplique dans 21 grammes et The Assassination of Richard Nixon.

Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun

Au départ, le titre complet du seul film africain de la compétition était Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse (une citation du Cahier d’un retour au pays natal du regretté poète Aimé Césaire). Mahamat Saleh Haroun a tourné dans son pays, le Tchad (qui n’avait encore eu aucun représentant en compétition à Cannes), ce quatrième long métrage, après notamment Abouna (très remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs), et l’impressionnant Daratt, primé à Venise en 2006. Le film a pour héros un sexagénaire, ancien champion de natation, et son fils, dans N'djamena en pleine guerre civile.



La nostra vita de Daniele Luchetti
Faute de découvrir le très alléchant dernier Nanni Moretti, avec Michel Piccoli en pape (le film est en tournage), on se console avec le nouvel opus d’un de ses grands amis, Daniele Luchetti. Dans La Nostra vita, le réalisateur du mémorable Porteur de serviette parle de la société italienne d’aujourd’hui, à travers l’histoire d’un prolétaire en deuil. Il y retrouve ses deux héros de Mon frère est fils unique, Elio Germano (dans le rôle principal) et Riccardo Scamarcio.



You, my Joy de Sergeï Loznitsa
Au sein d’une liste qui réserve peu de surprises, ce film ukrainien intrigue. D’autant qu'en interview post-conférence de presse de la sélection, Thierry Frémaux l’a qualifié de "très bizarre"… Agé de 45 ans, le réalisateur a une formation d’ingénieur : passé par l’Ecole polytechnique de Kiev, il a été employé comme scientifique à l’Institut de cybernétique. Devenu réalisateur, il a signé de nombreux documentaires historiques très personnels.

Soleil trompeur 2 de Nikita Mikhalkov
C’est l’année des suites ! Hors-la-loi (l’après-Indigènes), Wall Street : l'argent ne dort jamais (hors compèt’) et, donc, dans un genre très différent, le nouveau film de Nikita Mikhalkov, quelques semaines après la sortie en France de son remake de 12 hommes en colère. Rappelons que Soleil trompeur avait remporté le Grand prix du jury en 1994. Le réalisateur russe, qui y reprend son rôle de colonel de l’Armée rouge (aux côtés de sa propre fille, qui avait à peine 10 ans dans le premier volet…), espère sans doute cette fois être sur la première marche du podium.

Loong Doonmee Raleuk Chaat de Apichatpong Weerasethakul
En 2004, le nom de ce réalisateur thaïlandais était sur toutes les lèvres… même si on avait bien du mal à le prononcer. Le très audacieux Tropical Malady (sa jungle, son générique en plein milieu…) a bouleversé les uns et laissé perplexes les autres. Le Président Quentin Tarantino lui avait en tout cas décerné son Prix du jury. Depuis, et en dehors de Syndromes and a Century, on avait un peu de mal à suivre Apichatpong, entre ses multiples courts métrages et installations pour galeries d’art. Le revoilà avec un vrai long métrage, mais qu’on se rassure : le film s'annonce encore peuplé de fantômes et de créatures étranges…



Chongqing Blues de Wang Xiaoshuai
Les organisateurs ont-ils eu du mal à trouver suffisamment de films au niveau d’une compétition ? Ou ont-ils eu le sentiment d’avoir sous-estimé ce long métrage chinois ? Toujours est-il que Chongqing Blues devait au départ être présenté dans la section Un Certain Regard et qu’il a finalement ajouté à la compétition. Il faut dire que ce réalisateur de 44 ans originaire de Shangai est un habitué des festivals… et des prix. Lauréat du Prix du Jury à Cannes pour Shanghai Dreams en 2005, il a été récompensé à Berlin pour Beijing Bicycle et Une famille chinoise, en 2008. De famille, il est encore question dans ce nouvel opus : après avoir appris la mort de son fils, un père trop absent s’aperçoit qu’il ne le connaissait pas vraiment…

Tender Son - The Frankenstein Project de Kornél Mondruczó
Eh non, le film hongrois de la compétition ne sera pas le nouveau Bela Tarr. Les fans de l’auteur de Damnation devront encore patienter pour découvrir son Turin Horse. Agé de 35 ans, Kornel Mondruczo est déjà bien connu sur la Croisette : après Johanna, présenté à Un Certain regard en 2005, Delta, en lice pour la Palme d’o, remporta le Prix de la critique internationale en 2008. Comme son titre l’indique, ce cinquième long métrage est une variation autour du mythe de Frankenstein, adaptée d’une pièce de théâtre coécrite par Mundrunczo. Le réalisateur joue également dans le film, même si le héros est un jeune homme de 19 ans, de retour dans sa famille après avoir été pensionnaire d’un internat.

Route Irish de Ken Loach
Fini de rire. Après le divertissant Looking for Eric, reparti bredouille de la Croisette l'an dernier, l'Anglais redevient sérieux avec ce film (ajouté à la compétition deux jours avant le début du festival !) qui évoque les conséquences de l'engagement britanique en Irak. Le sujet est à la mode, (comme l'atteste la présence ici de Fair Game), mais on n'accusera pas l'ami Loach d'opportunisme, lui qui s'est toujours intéressé aux traumatismes de l'Histoire plus ou moins récente, comme la Guerre d'Espagne avec Land and Freedom ou l'indépendance de l'Irlande avec Le Vent se lève, Palme d'or en 2006. A noter que ce Route Irish, écrit par son complice habituel Paul Laverty, et co-produit comme le précédent par les Français de Why not, marque ses retrouvailles avec le grand chef-op' Chris Menges.


Les courts métrages

Chienne d'histoire de Serge Avédikian (France)

First Aid de Yarden Carmin (Israël)

Estaçao de Marcia Faria (Brésil)

Muscles Edward Houdsen (Australie)

Micky Bader de Frida Kempf (Suède)

To swallow a toad de Jurgis Krasons (Lettonie)

Rosade Monica Lairana (Argentine)

Maya de Pedro Pio Martin Perez (Cuba)

Blokes de Marialy Rivas (Chili)