Avis sur Sois belle et tais-toi !

Sois belle et tais-toi est un film documentaire franchement peu intéressant sur les femmes au cinéma.
Si la thématique est toujours d'actualité (on ne peut pas vraiment dire qu'Hollywood accorde autant d'importance aux rôles masculins qu'aux rôles féminins), les anecdotes racontées par les différentes personnalités ne le sont pas forcément. Et pour ce qui est de la forme, l'enchaînement de point de vue devient assez rapidement lassant et empêche certains points de vue de ressortir du lot. Certains témoignages sont par ailleurs peu intéressant et font une analyse un peu trop métaphysique du métier de comédienne pour y être sensibles.
Malgré la présence de jolis noms à l'affiche (Shirley MacLaine, Jane Fonda, Ellen Burstyn, Louise Fletcher), le documentaire aurait mérité un coup de dépoussiérage car il y a toujours quelque chose à dire sur la place subordonnée des actrices dans le cinéma.

Incroyable documentaire si intelligent, engagée, passionnant, important, avant-gardiste des luttes et réflexions actuelles sur le monde du cinéma. Un chef d'oeuvre.

Dans une vague féministe Sois Belle et Tais-Toi se place dans un projet modeste mais remplie d'ambition. On y voit des perspectives militantes de la part de certaines actrices interviewé. Non pas que la réalisation n'a pas cette ambition mais ce n'est pas dans le montage que l'on y trouvera une critique sociétale. Ce sont des portraits défilants dans la logique des idées présentées.
Si l'on regarde le cinéma actuel bien des choses ont changé depuis 1977. maintenant l'évolution des choses montre bien que ce n'est pas l'idéal. On est encore bien loin d'un équilibre concret entre femme et homme dans le monde du cinéma. Les actrices jouent surement des rôles bien différent de ce qu'elles jouaient dans les années 70. Les gens qui ne sont pas dans la lumière et étant surement des individus différent sont surement plus peuplé de femmes. Maintenant je ne pense pas trop me mouiller en disant que tout cela est encore très caractériser comme masculin.

Et après avoir vue ce documentaire. Le passage m'ayant parler comme une leçon à retirer véritablement de tout ces témoignage est l'épilogue. Le masculin dans sa globalité a tirer les ficelles nous menant à cette époque décadente. Les hommes continuant dans ce rôle de maitre et cela encore aujourd'hui; il est évident que l'on peut se permettre de mettre en doute ce point de vue peu nuancé. Ne serait t-il pas préférable d'abandonner les traditions grossière pour sauver notre monde, notre environnement. Et en chemin cela impliquera surement de faire des femmes des humains, et puis seulement après, des femmes, mais des humains d'abords.
Au lieu de s'arrêter à des avertissements pourquoi ne pas agir. Nous sommes conscient, désormais ne nous arrêtons pas à la parlote. C'est un peu ça que je lis dans ce film, dans sa fin. Un message que je partage émit avec raison et bienveillance.

"Sois belle et tais-toi !" est construit à partir de vingt-trois interviews données à Delphine Seyrig par des actrices françaises et américaines en 1976 et 1977. Elles témoignent du sexisme dont elles sont victimes dans leur métier, de l’omnipotence des hommes à tous les postes d’influence (réalisateurs, producteurs, agents…), de la pauvreté et du formatage des rôles « de mère ou de putain » qui leur sont proposés, du jeunisme qui les condamne, passé un certain âge, à l’invisibilité…

La grande actrice Delphine Seyrig fut une féministe engagée. Elle signa le manifeste des 343 et organisa dans son appartement la première IVG réalisée en France avec la méthode Karman (sujet du film "Annie colère"). À la tête du collectif des Insoumuses, elle tourne des vidéos féministes. Sois belle et tais-toi ! est l’une d’entre elles, qui n’avait pas vocation à sortir en salles et n’y sortit d’ailleurs que tardivement en 1981 et brièvement. Fort de l’actualité que MeToo lui redonne, il est ressorti dans quelques salles parisiennes le mois dernier. La projection à laquelle j’ai assisté a été suivie d’un débat haut en couleurs.

Deux voix antagonistes s’y sont fait entendre. La première salue l’actualité toujours brûlante du procès instruit par ce documentaire avant-gardiste. Elle dénonce les inégalités dont souffrent toujours les femmes dans le milieu du cinéma, mentionne les révélations d’abus sexuels qui l’ont entaché (dont "Sois belle et tais-toi !" ne parle pourtant pas).
La seconde rend également hommage à cette oeuvre pionnière mais insiste plutôt sur les progrès réalisés, mettant en avant, même si elles restent minoritaires les réalisatrices qui ont réussi, non sans mal, à se faire un nom, et surtout la place accrue que les films, même s’ils restent tournés par des hommes, donnent aux femmes. Certes en effet, on peut légitimement regretter que les cinq films nommés aux derniers Césars du meilleur film aient tous été réalisés par des hommes ; mais il faut avoir l’honnêteté de saluer qu’ils faisaient quasiment tous la part belle aux femmes ("La Nuit du 12", "En corps", "L’Innocent", "Les Amandiers"…).
L’une voit le verre à moitié vide, l’autre à moitié plein…

Le son n’est pas toujours très bon, l’image grisaille un peu, le montage est inexistant. La forme flanche, le fond est bon, mais inquiétant… Il y a 40 ans, Delphine Seyrig plante sa caméra devant une kyrielle d’actrices qui évoquent leur métier dans un monde d’hommes et de compromis quotidiens. Elles se racontent, racontent leur vie de comédienne qu’elles sont devenues pour ne pas avoir une vie de femmes. Il est question d’exploitation et de soumission. Alignées sur des stéréotypes, elles sont frivoles ou ingénues, préférables en jeune évaporée plutôt que femme mûre. Certaines tentent d’échapper à cette condition humaine en imaginant pouvoir écrire, s’approprier des personnages qui leur ressemblent, des rôles intéressants. Aujourd’hui des femmes scénaristes, réalisatrices, monteuses, productrices, illustrent des mouvements plus radicaux qui reprennent ce combat à peine engagé à l’époque. Mais le film de Delphine Seyrig ouvre bien les portes à #MeToo.Pour l’heure elle demeure encore entrouvertes…
Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com

Enregistré en 1975 et 1976, sorti en 1981, le film réalisé par Delphine Seyrig et filmé par Carole Roussopoulos est ressorti en février de cette année, dans une version améliorée, notamment au niveau du son.
Sois belle et tais-toi est le film féministe et militant d'une actrice qui interroge 23 de ses collègues françaises et américaines* sur leurs conditions de travail et l'image que renvoient les rôles qu'on leur propose. Les réponses unanimes sont édifiantes. L'une des questions les plus emblématiques, "Avez vous joué des scènes chaleureuses avec d'autres femmes ?", amenant parfois des réactions interloquées, quelques années avant le Test de Bechdel.
On mesure le chemin parcouru depuis les années 70 mais le film aide également à mieux appréhender un fonctionnement profond qui perdure aujourd'hui, dans l'industrie cinématographique et ailleurs.

*Jenny Agutter, Juliet Berto, Ellen Burstyn, Candy Clark, Jill Clayburgh, Patti D'Arbanville, Rose de Gregorio, Marie Dubois, Louise Fletcher, Jane Fonda, Luce Guilbeault, Shirley MacLaine, Mallory Millet-Jones, Mady Norman, Millie Perkins, Rita Renoir, Delia Salvi, Maria Schneider, Barbara Steele, Susan Tyrrell, Viva, Anne Wiazemsky, Cindy Williams