Dans l’imaginaire collectif des jeunes d’aujourd’hui, Bob Marley est bien trop souvent associé à l’image du rasta aux dreadlocks fumant pétards sur pétards. Ceux qui « connaissent » vraiment Bob Marley s’empresseront de vous dire que c’est une image des plus réductrices. Des géants dans le monde de la musique, il y en a eu: James Brown, Ray Charles, Chuck Berry, Jimi Hendrix ou encore Michael Jackson. Mais existe-t-il un artiste autre artiste que Bob Marley dont l’influence, dont la puissance de l’impact s’est faite ressentir bien au-delà des limites de la sphère musicale? Bob Marley, c’est le maître du Reggae, un symbole, un mythe qui n’a jamais cessé d’être entretenu depuis sa mort en 1981. Un symbole pour lequel j’ai d’ailleurs beaucoup de respect et que j’admire (je n’ai pas peur de le dire) depuis déjà bien longtemps. Que de messages dans ses chansons. Elles dénonçaient tous les maux dont le monde souffrait et dont le monde continue de souffrir: le racisme, l’oppression, la répression politique, la violence policière. Certaines de ses chansons comme War ou Rat Race, issue de l’album Rastaman Vibration enregistré en 1975 en sont de parfaits exemples. Bob a aussi contribué à la reconnaissance de son pays et surtout a montré le climat de tension politique qui y régnait. L’album Natty Dread enregistré en 1974 en parle d’une manière des plus explicites. Ses chansons n’étaient pas de simples textes jetés sur un bout de papier. C’était bien plus que ça. Des états des lieux, des constats d’urgence, des faits qui sont encore d’actualité. Le message délivré par Bob Marley a largement franchi les frontières Jamaïcaines, s’est répandu dans le monde entier, et dans chaque pays de chaque continent, il y a toujours eu quelqu’un pour s’identifier à lui. « Marley », réalisé par Kevin McDonald était censé être le documentaire ultime, le documentaire référence sur le roi du Reggae. Finalement, on en apprend pas beaucoup plus sur Bob. Car sur sa musique, beaucoup de choses sont connues. Mais sur l’homme qu’il était réellement, le mystère est encore assez épais. Ce qui nous est dit ici, on a eu l’occasion de le découvrir dans d’autres reportages consacrés à l’artiste. Le principal avantage de « Marley », c’est qu’il n’est pas une hagiographie, chose que l’on pouvait redouter. D’accord, le documentaire est produit par la famille Marley, donc un léger manque d’objectivité est à prévoir. Mais de façon la plus objective possible, McDonald évoque les côtés clairs comme les côtés sombres de Bob Marley. D’un côté sa générosité, son abnégation, sa volonté de ne jamais rien lâcher, de lutter jusqu’à la fin, de se faire entendre le plus possible. Le revers de la médaille: un homme parfois irréfléchi, contradictoire, infidèle. Tous ses traits de caractère font de Bob un personnage charismatique unique et incroyablement fascinant. Le genre de personnage que l’on ne voit que très rarement. Mais comme je le disais, on en apprend pas beaucoup plus sur qui il était humainement. Tout cela est encore flou. Mais ne vaut-il pas mieux, que le mystère subsiste? Comme ça, le mythe de Bob Marley ne cessera de croître encore et encore. Et son message, celui qu’il n’a cessé de faire circuler prendra encore plus d’ampleur. Finalement, ne faut-il pas croire que celui qui connaissait Bob le mieux était tout simplement Bob lui-même? Salut l’artiste, sois certain d’une chose. Personne n’oubliera ta musique, personne n’oubliera ce que tu as été et surtout personne n’oubliera ce que tu as apporté.