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    La Peste : Hugo Becker et Sofia Essaïdi dans une série dystopique adaptée d'Albert Camus
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    Présents à CANNESÉRIES ce week-end, Hugo Becker et Sofia Essaïdi nous ont dévoilé les contours de "La Peste", l'adaptation en série dystopique du roman d'Albert Camus pour France 2, dont le tournage débutera ce lundi dans le Sud de la France.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Après Germinal, Emma Bovary ou Les Particules élémentaires, France Télévisions continue de proposer aux téléspectateurs de redécouvrir le patrimoine littéraire français à travers des projets de fictions ambitieux aux castings impressionnants. Et le dernier en date, La Peste, mini-série adaptée du best-seller mondial d'Albert Camus, promet de surprendre par son parti pris dystopique, loin de l'oeuvre originale.

    Destinée à France 2, cette adaptation en 4 épisodes de 52 minutes écrite par Georges-Marc Benamou et Gilles Taurand entrera en tournage ce lundi 17 avril, entre Marseille, Aix-en-Provence et Nice.

    Avec au casting notamment Hugo Becker (Je te promets) et Sofia Essaïdi (Les Combattantes, Overdose) qui étaient présents ce dimanche au Festival CANNESÉRIES pour dévoiler les grandes lignes de cette série événement attendue en 2024 à l'antenne.

    La Peste
    La Peste
    Sortie : 2024-03-04 | 52 min
    Série : La Peste
    Avec Frédéric Pierrot, Hugo Becker, Johan Heldenbergh
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    2,2

    Une adaptation moderne de La Peste qui évoque le Covid et la montée des radicalités

    Réalisée par Antoine Garceau (Dix pour cent, Salade Grecque), La Peste version France 2 nous propulse en 2029, dans une société où résonnent étrangement les craintes et les préoccupations d’aujourd’hui. Cette société sort à peine de la vague des épidémies Covid. Et la peste qu’elle rencontre est autrement plus redoutable.

    Alors que l’on a appris à vivre avec les variants saisonniers de la Covid, on découvre dans cette ville du Sud qui sert de décor à la série un nouveau variant du bacille de la peste baptisé YP2. Faute de traitement, le gouvernement central va décider, afin d’épargner le reste du pays, de boucler la ville. Puis d’y appliquer un mystérieux "Plan D" dont les monstrueux ressorts seront dévoilés au fil des épisodes.

    Les amateurs du roman d'Albert Camus reconnaîtront évidemment les personnages centraux de La Peste, tels que Rieux, campé par Frédéric Pierrot, Rambert, ou Tarrou. Mais selon Hugo Becker, qui prête ses traits au journaliste Sylvain Rambert, tout l'intérêt d'une adaptation d'un tel chef-d'oeuvre de la littérature est évidemment de ne pas aller vers une transposition classique.

    "Il y a des personnages tirés du roman, avec les mêmes problématiques, les mêmes dilemmes, mais reproduire et faire exactement la même chose que dans le passé n’aurait pas eu grand intérêt", explique le comédien à notre micro. "Ça a déjà été très bien fait, et avec les événements récents comme le Covid, c’est très intéressant de se positionner dans de l’anticipation, car la série se déroule en 2029, c’est tout à fait possible, et ça nous parle à tous après ce qu'on a connu ces dernières années avec le Covid et le confinement".

    Pour le scénariste et producteur Georges-Marc Benamou, l'idée n'était pas de proposer une série sur le Covid, mais plus largement une réflexion sur les mutations du monde et de la société que nous connaissons, entre crises sanitaires et montée des radicalités, tout en conservant les thématiques assez visionnaires de l'oeuvre de Camus.

    "On ne voulait pas que ça ressemble au Covid. L’idée c’est donc d’installer la série après l’épidémie de Covid. Afin d’essayer d’impliquer un peu plus, pour que les gens ne se disent pas "Oh, c’est juste un Covid de plus"", explique celui qui produit cette future série via Siècle Productions.

    "Il fallait garder l’authenticité du message de ce livre qui est l’un des cinq plus lus au monde, et en même temps croiser des préoccupations contemporaines comme les épidémies, le fascisme contemporain, le totalitarisme, la télésurveillance. Le symbole de La Peste de Camus c’est l’intolérance, la haine, la dispute plutôt que la parole. C’était les années noires et un certain fascisme. On a voulu essayer avec Gilles Taurand de retranscrire cela dans la modernité d’une série. Et tout ça avec l’appui de Catherine Camus, la fille de Camus, qui adore les séries et aime les prises de risque".

    Et si cette mini-série, très axée thriller selon les principaux intéressés, est, clairement, une prise de risque, les téléspectateurs ne doivent pas pour autant s'attendre à de la science-fiction.

    "C’est une légère dystopie, on est en 2029, il n’y a pas de fusées dans le ciel (rires)", poursuit le scénariste de La Peste. "C’est une légère anticipation, un peu comme Fahrenheit 451 à l’époque de Truffaut. On n'est pas dans de la SF, sinon ça aurait presque déplacé les enjeux personnels. On a cette ambiance paranoïaque, sous le soleil. Le livre de Camus c’est ça, c’est Oran, c’est cette ville sous un soleil écrasant. D’où certains paysages niçois qui nous paraissent importants pour la série".

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Sofia Essaïdi et Hugo Becker ravis de collaborer pour la première fois

    Invités à Cannes par CANNESÉRIES dans le but d'annoncer officiellement le lancement du tournage, Hugo Becker et Sofia Essaïdi avouent qu'ils n'ont pas beaucoup hésité avant d'accepter de jouer le journaliste Sylvain Rambert et la scientifique et lanceuse d'alerte Laurence Molinier, qui sont en couple dans la série.

    "J’aime les personnages de battantes. Je joue une scientifique qui se bat pour la vérité. Dès qu’il y a une cause à défendre j’y vais", confie Sofia Essaïdi, qui multiplie les projets sur le petit écran après La Promesse, Les Combattantes et Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?. "J’ai des choses très intéressantes à explorer. Après seulement quelques minutes de lecture du scénario, j'étais happée, j’ai dit "oui"".

    Hugo Becker, de son côté, estime que cette adaptation sous forme d'anticipation était la seule manière de ne pas souffrir de la comparaison avec le monument de la littérature qu'est La Peste de Camus. Et il a tout de suite été séduit par le tiraillement qui habite son personnage de journaliste, partagé entre accomplir son devoir et assouvir ses envies de bonheur.

    "C’est un personnage extrêmement réel. J’ai aimé ce tiraillement. Le personnage garde une vraie noblesse d’âme, mais il a des failles, il y a une vraie vérité qui le rattrape, ça le rend très humain, très proche de nous", explique la star de Je te promets. "Et puis La Peste c’est un grand classique donc quand on est acteur on a envie de se mettre au service de grandes idées et de grands ouvrages".

    Les deux comédiens, qui ont foulé hier soir le tapis rose de CANNESÉRIES promettent une très belle série chorale, "dans laquelle chaque rôle a son importance". Et notamment les femmes, qui étaient quasi absentes du livre d'Albert Camus et qui sont ici représentées par Pascale Arbillot, Judith Chemla ou Constance Bascou.

    "Il y a beaucoup de super acteurs dans cette série. Frédéric Pierrot, Judith Chemla, Pascale Arbillot, Patrick Mille, Johan Heldenbergh. En lecture c’était très plaisant, on les voyait travailler, on était au spectacle", raconte Hugo Becker qui tournera demain ses toutes premières séquences.

    Il devra par contre patienter un peu avant de donner la réplique à Sofia Essaïdi, qui ne rejoindra les équipes de la série de France 2 que dans quelques semaines. Mais l'entente entre ceux qui prêteront leurs traits à Sylvain et Laurence est déjà palpable en interview.

    "C’est la première fois qu’on travaille ensemble et on est ravi car on s’entend très bien", assure Sofia Essaïdi. "On a une belle complicité et c’est super car, comme on joue un couple, on sait qu’on n’aura pas à aller chercher cette complicité-là, tout ça sera déjà très naturel. Et ce n’est pas toujours le cas (rires). Je suis certaine que dans deux mois et demi je vous dirai qu’on s’est éclaté sur ce tournage ensemble. On sent ces choses-là".

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