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    Un métier sérieux
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un métier sérieux" et de son tournage !

    Changement de registre

    Après Hippocrate, Médecin de campagnePremière année et la série Hippocrate, centrés sur l'engagement des soignants, Thomas Lilti s'attaque à la description d'un autre univers, celui de l'enseignement. Le cinéaste précise : "Avec Hippocrate, Médecin de campagne, Première année, une forme de trilogie s’est imposée, presque malgré moi."

    "Alors même si la série Hippocrate dont je viens d’achever le tournage de la 1ère partie de la troisième saison, m’a pas mal accaparé, je savais que mon retour au cinéma se ferait autour d’un autre univers que la médecine. Un métier sérieux, film de groupe, narrativement un peu éclaté, ressemble à mes précédents longs métrages car j’aborde la fiction par le réel."

    "Mais aussi et surtout par ma volonté de continuer à interroger la question de l’engagement à travers un métier. L’engagement des soignants a été au cœur de mon travail depuis plus de dix ans, j’ai voulu m’intéresser aux enseignants. Comment trouver du sens dans l’exercice d’une profession de plus en plus décriée, paupérisée, déclassée ?"

    "Raconter la vie d’un groupe de professeurs dans un collège s’est alors imposé à moi avec le désir de les observer pour mieux comprendre ce qui fait le sel de leur profession. Où puisent-ils leur motivation à enseigner dans cette adversité, dans une institution fragilisée ? Quels élèves ont-ils été ? Quels parents sont-ils devenus ? Qu’en est-il de leur vocation ?"

    Se documenter

    Comme à son habitude, Thomas Lilti s'est beaucoup documenté sur le milieu qu'il décrit. Avant d’écrire la première ligne de scénario, le cinéaste a lu (et vu) le maximum de documents sur l'enseignement (essentiellement des témoignages) : "Je regarde des émissions de télévision, des journaux télévisés, des magazines de société mais je lis aussi des blogs, des revues, des essais de sociologie… Progressivement je m’immerge dans le sujet. En revanche, je ne m’inspire jamais d’œuvres de fiction."

    "Ce long travail préparatoire me permet d’entrevoir progressivement mon terrain de jeu comme si je l’avais connu moi-même. C’est seulement à partir de cet instant que les personnages peuvent naître. Ils sont en général un mélange plus ou moins savant entre ce que je suis, l’acteur ou l’actrice auxquels je pense et des personnages aperçus au cours de mon travail de documentation. Je pense que le réalisme surgit de cette fusion approximative. Et le travail sur le plateau va dans ce sens également."

    Un collège "normal"

    Thomas Lilti tenait à ancrer son film dans un collège "normal" qu’on ne voit presque plus à la télévision : un établissement de classe moyenne comme il en existe pourtant des centaines avec une population mélangée socialement. Le réalisateur se rappelle : "Mon collège de fiction n’est ni un collège difficile ni un collège d’élite. Je ne voulais pas faire d’Un métier sérieux un film sur une méthode pédagogique particulière mais bel et bien un film sur le métier d’enseignant."

    "Me projeter dans ce collège où l’on peut tous s’identifier, c’est toucher à une forme d’universalité. Un métier sérieux n’est pas un film sur le « faire » mais un film sur le « être ». Tourner dans un collège en période scolaire est très compliqué. J’ai donc recréé un collège en réunissant trois lieux différents. Les extérieurs dans un collège à Meudon, les classes dans un collège désaffecté de Vitry-sur-Seine et enfin la salle des profs et l’administration dans un collège à Pantin."

    Côté casting

    Avec Un métier sérieuxThomas Lilti a rappelé au casting de nombreux acteurs avec lesquels il a déjà tourné. C'est le cas de François CluzetVincent Lacoste ou encore William Lebghil. Il explique : "C’est comme revoir des amis proches dont on n’a pas eu de nouvelles depuis quelques temps. Cette simple pensée était source de stimulation et d’inspiration lors de l’écriture du script. En les connaissant si bien, cela me permet aussi de mettre beaucoup d’eux dans mes personnages."

    "Mais il y a aussi de très nombreux comédiens qui font partie de « ma » famille et que l’on retrouve dans chacun de mes films ou dans la série. Ils sont souvent des personnages secondaires mais ils sont des compagnons de route fidèles. Je pense à Sylvie Lachat, Théo Navarro, Mustapha Abourachid, Michael Perez, Christophe Ntakabanyura, Josée Laprun, Géraldine Schitter, Hubert Myon… D’un film à l’autre, on les retrouve et ils participent grandement à l’atmosphère de mes films."

    "Et puis, plus rationnellement, je trouvais qu’il y avait une cohérence dans le fait de réunir mon jeune interne d’Hippocrate, mon Médecin de campagne et mes étudiants de Première année dans une nouvelle histoire. J’avais à cœur ainsi de former un groupe intergénérationnel car cela amenait une dimension universelle au métier. Je voulais montrer que les problématiques d’un prof de 60 ans sont plus proches de celles d’un prof de 25 ans que de celles d’un sexagénaire qui exercerait un autre métier."

    Laisser de la place aux acteurs

    Pour Un métier sérieuxThomas Lilti a voulu donner le plus de place possible aux acteurs. Le réalisateur a ainsi opté pour des prises de plus en plus longues sans que les caméras ne coupent : "Il y en a toujours deux. Et je me débrouille pour que tous les acteurs puissent être filmés à tout moment. Mon but est que l’on finisse par oublier le dispositif malgré la lourdeur d’une équipe de cinéma. Le plateau doit demeurer un terrain de jeu pour les acteurs."

    "Je me souviens de la séquence du conseil de discipline que je devais tourner en plusieurs petits morceaux mais que j’ai finalement réalisé en une seule et grande séquence comme s’il s’agissait d’un véritable conseil de discipline. Je lançais l’action pour couper 40 minutes plus tard. C’était éprouvant pour les acteurs et les équipes qui évoluaient sans filet et c’était surtout un enfer physiquement pour les perchmans", confie le réalisateur.

    Montage et musique

    Thomas Lilti a refait équipe avec Gwen Mallauran et Raphaël Sohier, avec lesquels il a travaillé sur la série Hippocrate : "Je ne suis pas un grand adepte du travail long et solitaire de la salle de montage. Cela peut vite être mortifère. J’aime le travail en équipe. Et j’aime retrouver cette énergie dans la salle de montage. La fierté d’avoir réussi à plusieurs compte beaucoup pour moi."

    "Quant à la musique, je suis passé par de nombreuses étapes différentes. J’ai même envisagé un temps l’absence totale de musique. Progressivement, j’ai ramené des titres existants qui sont finalement quasiment tous restés. Et Jonathan Morali, avec qui je travaille pour la première fois, a composé plusieurs morceaux qui créent une unité singulière à l’ensemble."

    "Pour finir, j’ai mis du temps à trouver un morceau pour la fin du film. Puis j’ai repensé à une reprise du Temps du muguet qu’avait concocté le musicien Sylvain Ohrel pour Première année. Cette chanson était chantée par Vincent et William dans le film mais la scène avait été coupé au montage. Soudainement, elle m’a semblé prendre tout son sens dans Un métier sérieux."

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